Parisien, Parlor pratIque sludge, screamo, noise et hardcore. Dans quel ordre, je l’ignore et il beugle tant que j’ai failli le fuir. Mais la thématique de ce disque, soit l’histoire de vie d’un personnage pris au piège de son conditionnement (BIND), et ce dès la naissance (GLIDE), me retient. A l’issue d’une jeunesse noyée dans l’hyperconnexion (JUVENILE), il se perd dans une vaine lutte pour tracer sa voie, figé face à ses échecs (CEMENT DIKTAT), épuisé par l’enrôlement salarial et sa charge mentale (IN CHARGE). Face à cette impasse, la souffrance trouve ses exutoires naturels: quête d’autosatisfaction (CONQUEROR), usage de psychotropes (SOLACE), avant la chute finale dans le trou noir mental où alcool et folie deviennent ses ultimes compagnons (ABYSS, THE DROP et le terminal TUNNEL). Voilà donc le support d’une dizaine de morceaux à vif, que BIND lance en parpaing braillé aussi leste que massif, dont le chant peut aussi s’aérer. GLIDE suit au gré de saccades, nourries. Ses vocaux tartinent. Sa cadence se hache, fougeuse. Il faut suivre, l’écoute est éprouvante mais la puissance du rendu et ses sautes d’humeur l’accréditent. JUVENILE, d’un chaos furibard, maitient d’ailleurs un niveau élevé.

©Alexandre Le Mouroux
CEMENT DIKTAT et sa basse grasse, flanqué d’un « lyrisme » bienvenu, étire le champ d’une formation qui n’en est pas à son coup d’essai. TEARS FOR EVERYTHING, une fois « dompté », révèle de réelles qualités. IN CHARGE, porté par des détonations vocales démentes, riffe lourd et castagne en mode tank. CONQUEROR l’imite, de PARLOR on retiendra l’impact. Ses bases compactes, sa dynamique et ce SOLACE sous produit(s). Exutoire, TEARS FOR EVERYTHING conjure les pleurs. Sa furie crie la vie, ABYSS (Feat. Paul Void) et sa suite soulignant néanmoins une descente incoercible. C’est d’ailleurs sous le nom de TUNNEL, rock’n’roll, fonceur et vigoureux, que la galette prend fin et même lessivé, il se pourrait qu’on y revienne…
