Après un premier album détonnant le duo LEROY SE MEURT revient, EBM synth-punk solidifié en bandoulière. Prétendument Voué à Rouiller, il s’en dispense et conserve sa prestance, qui irradie sur les neuf plages de son Hier pour toujours. Pas ma croix en tire la fermeture, propos lucides et insubordonnés à l’appui, sur une EBM au synthétique groovy. Lancement idéal, virevoltant, que Du plafond à la terre suit sur des syncopes sèches. Souple et grésillant, le rendu change de rythme et parle de lui-même. Il breake, dans le nuageux vrillé, avant de reprendre sa course. Alevlere Karşı, en Turc, tamise les lights du dancefloor. Il me faut ce skeud, l’électro hors-contrôle du morceau me le rend d’autant plus plaisant. Hier pour toujours, éponyme, dépayse. Il se passe de cadence, ou presque, et laisse filtrer des sons dark. Le chant songe, narratif. L’atmosphère capture. Déviance, bien nommé, file sur un bitume arraché. Post-punk, punk tout court, sous nappes destroy, il fait la différence.
L’effort marque l’écoutant, Révolte ardente y place ses ruades urgentes comme grinçantes. Ses petits bruits furtifs, aussi, qu’on remarquera. La harangue dure, assénée. Pro déclin, peinturluré de ces motifs obscurs caractéristiques du groupe, trace avec entrain et indus, and many more je dirai, balance comme on aime. LEROY SE MEURT est à propager, ses mots idem et ses ouvrages tout pareil. Le refrain, ici, est enfoncé. Dans nos cranes, ça va de soi, et dans les consciences je l’espère. Fütürsüz, à l’avant-dernière place, suit un sentier brumeux sur chants épars et « racontant ». Sans imploser, il propose des atours en loopings. Enfin Encore, et on en redemandera, livre un terme lent, aérien mais pas serein, qui en plus d’élargir l’éventail de la paire, conclut Hier pour toujours de manière irréprochable.

