SYBAX vient de Caen, Sylvain Tourgis (Programmation, samples, Guitare) et Josselin Châtel (Basse) y officient. Sur base post-rock doté d’énergie (si si), les deux hommes broient indus, trip-hop et noise et que-sais-je encore, travaillant à l’élaboration de leur propre entité. Ce TWIN est leur deuxième long play, Bolton l’ouvre sur voix cinématographiques, groove trip/hip-hop et feutrine instrumentale remarquable que des déchirures guitaristiques lacèrent. Poole, noise hybride, prend la suite en unissant coups de sang et passages post. La furie est savamment orchestrée, Fareham enchaine sur texture hip-hop (il me semble que le genre, ici, est d’un apport audible) et construction jazzy ondulante, virée de toute norme. Des nappes bien vues ornent le tout, concluant. Dictator de sa basse agile chaloupe, les voix viennent à nouveau de l’écran. Le track monte en puissance, son terme y va d’une poussée sonique sans ménagements. Pour parachever la première moitié Long Bennington, plus ouvertement post, propose son élégance rééditée. J’aime -un peu- moins, je lui préfère le SYBAX sauvage.
Ce n’est rien, dans l’élan Last Exit de ses grondements percutants m’exauce et sitôt terminé il laisse place à l’électro (entre autres) barjot de Happy, Dirty, Body. Plus de six minutes wild, façon Prodigy ou presque mais à la mode de Caen. Et ouais, SYBAX a des tripes. Il joue avec. On ne peut que remuer, gagné, quand les assauts s’invitent. Give Me Some Modern Speak, trip-hop entre remous et motifs lunaires, vivifie l’ensemble. Le duo performe, son identité prend indéniablement forme. Un Lucky, d’abord vaguement prog (aïe..), dévie bien vite en s’adonnant à une trouée de marque, électro, encore, sans jamais s’y enfermer. Le terme est saignant, on aborde la fin des ébats sous les meilleurs auspices. Holy Smile, fougueux et bien mis, poste alors une ultime missive sonore d’humeurs tranchées, sans que cela ne jure le moins du monde, pour finir le job avec toute la prestance possible.

