J’ai du puiser, dans ma toute relative patience, ce samedi encore. Début tardif, comme de mauvaise coutume, après le hand à Salouël et l’habituel kébab à la Hotoie avec Fil qui de son côté n’a plus attendu, lassé, capitulant avant le dernier set. J’ai fulminé, une Jenlain m’a permis de tromper l’attente sans pour autant retomber. Bref, venu de Rennes 178° a ouvert le bal. Trio lo-fi aux élaborations planantes, pop céleste et sentiers bancals, nous eûmes droit à du bon, un tantinet long. Entre caresse et douces turbulences, 178° s’est fendu d’une prestation bien à lui et ça, déjà, ça met dans les bonnes dispositions. Prix Libre, après ça et en solo, issu de la même ville, jouant une pop hybride et éthérée, aux vocaux déviés, tantôt dub, aussi foutraque que bien vêtue, au sentiment perceptible. On sait qu’à Rennes les orchestres de niche sont légion, avec ces deux-là la réjouissante démonstration nous en est offerte et ce, pour pas même le plus petit des biffetons. Un beau stand de merch, cheap lui aussi, attire les pupilles. Je traine, je sors, je reprends pratiquement le volant avant de me raviser.


178°/Prix Libre
Je me suis alors reposté, expectant le gang Under 45 et ma foi, force est de constater que les lyonnais ont fort bien déboulonné. Energie punk et vocaux à la Sleaford Mods, le tout joué vite et sans trop de superflu, formant pour le coup un gig percutant. Ajoutez à ça la gestuelle mouvementée de Jake Burton, l’ English au mic, et le tour est joué. Under 45 exécute le bazar d’un jet, donnant un coup de fouet à ce samedi soir de haute voltige et diversité éloignée de la norme. Ca me va, je maugrée encore mais me rends bien compte que Lovataraxx n’a pas l’intention de trainer. Tant mieux, dans l’attente j’esquive les toxiques et as usual, oublie le stand précité. J’ai peu de clichés, ça m’évitera le broyage de vue face à la bécane. Demain j’aurai à me saquer, après 4 petites heures de sommeil très moyennement réparatrices mais tout est déjà prêt, organisé j’ai bien entendu paré. Comme quoi avec l’âge, on s’esquive l’embarrassant…si on le peut.


Under 45
Ayé le duo du Rhone prend place, dans la foule Hélène obverse et son acolyte lance les hostilités. C’est magique, à l’instantané. De Sophomore en Hébéphrénie, ce dernier récemment revu, la paire impose un registre qu’on ne peut lui enlever. La dame esquisse des figures, le bonhomme trace des nappes dont nous sommes d’ores et déjà entichés. Synth, dark (et cold)-wave, Lovataraxx marie 80’s froides et ambiances B.O. sans gazouillements. Des ténèbres il tire sa lumière, l’excellence de ses compositions trouvant sur les planches une traduction décuplée. Il traverse les âges, ne subit pas le sien et me fait oublier le mien. L’assistance festoie, là encore je m’emploie à me préserver. Mais j’aime, le son est mon unique substance. T-shirt Cold Transmission sur le dos, Hélène en frontwoman survoltée surligne magistralement les créations de Julien qui en toute fin de concert attrapera le micro, non sans brio. Lovataraxx évolue, tout en conservant sa vision et son immuable pertinence. On en réclame, ce madi c’est l’enfilade Jessica 93/Noir Boy George et il me tarde. J’ai plus qu’à filer, j’aurais pu me défiler mais Lovataraxx de ses coups de filet cold m’a tiré par la manche et je l’en louerai longuement.


Lovataraxx
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
