Destiné à traduire les prétentions pop de Louis Péchinot, batteur de Pogo Car Crash Control, Louis La Flemme honore le genre, auquel il ne peut s’adonner dans le cadre de son groupe « premier ». Sous textes simples mais loin de l’insignifiant et nombreuses bonnes idées, le bonhomme aligne dix morceaux dont Nouveau Jour lance le départ, entre électro-pop et électricité éparse. La mélopée fait son effet, le chant un brin rappé aussi. La mixture est réussie. Ambition, tel un Babamars, fait montre d’initiatives sonores bienvenues. Avec, comme de coutume, la sensibilité poppy rafraichissante. Et des histoires, de vie. Trop Vite file, façon Lescop dirait-on, dénudé mais bien alerte. A première écoute, dubitatif, j’ai insisté et j’ai bien fait. Chacun des titres livrés est marquant, presque innocent, à l’orée du tubesque. LetZgo, pop bourrue comme finaude, assied l’adresse de l’artiste. Pleine Lune l’éclaire, à son tour, en traçant vivement. La life, encore, y est célébrée.
Louis La Flemme, doué, signe après ça En Attendant et sa trame folk soignée. Il reste posé, sans excès aucun. Rouge Artériel, éponyme, suit dans un format pop rêveuse. Le Temps, ensuite, réinjecte énergie et guitares/Synthés 80’s, j’ai initialement écrit 90’s et on n’en est pas si loin. Louis La Flemme trouvera sa place, fort d’un disque convaincant. Le titre est étoilé, bourré d’un allant décisif. Il en va de même pour Matthew Perry, rock et pop, décoré de motifs bien trouvés. Rouge Artériel touche alors à sa fin, elle prend la forme nostalgique de ce Trésor délié. Louis La Flemme, pour un « debut album », détient à l’évidence de sérieux atouts, faisant ses preuves dans une mouvance où, et la prouesse n’en est que plus belle, on ne l’attendait pas forcément.

©N’Kruma
