Fichtre quelle foutue joie, SENSER est de retour!!! Sixième album depuis « To The Capsules » en 2013, Sonic Dissidence recense onze brulots qui combleront toute attente, amorcés par Ryot Pump. Tchatche à la Heitham, volubile. Guitares puissantes, refrains mélodiques. Rafales de batterie, cuts irrévocables. Optimus, funky, calme le jeu mais pas le groove. On retrouve déjà, non sans bonheur, les typiques ingrédients Senser. Kerstin Haigh, toujours présente, se fait entendre. Old World, rap-métal où justement les vocaux se donnent le change, bastonne comme attendu. Il breake, avant une fin offensive. Full Body Rebellion se présente alors, dans une entrée en matière posée. C’est compter sans le débit du père Al Sayed, mythique, greffé à des déflagrations qu’on accueille en toute félicité. Le climat se délie, sous l’impulsion de l’acolyte, mais la force de frappe demeure. Si l’apaisement guette parfois, l’alchimie ne s’est sûrement pas délitée. End of Days, atmosphérique, étend le champ d’action en se fendant d’une fin plus grondante. Il y a ça et là du Stacked Up, à mon humble avis, dans cette nouvelle cuvée. Already Dead, de sa dualité vocale sur fond de rudoiements soudains, en reverse une lampée. Senser est affuté, des pointes trash émaillent le morceau.
Bleak Division, de sons fous en alternance dans les ambiances, complète la palette. Air Loom, faussement peinard, vire presque au prog sous certains angles. Mais tout de même pas, rassurez-vous donc. Divers, l’opus s’imprime au fil des écoutes. Il n’en faudra pas beaucoup, je vous en fiche mon billet; sa valeur est persistance, continue, et semble même gagner en envergure si tant est qu’on y revient. Et il le mérite, fort d’avantages audibles. Black Wings joue un hip-hop groovy, à l’ornement agité. Harbinger riffe sec, il galope en mode métal furieux. L’éventail musical, comme déjà précisé, est large et tenu. C’est toutefois dans cette option rentre-dedans que je préfère Senser, dont la mainmise impressionne. La hargne du titre permet à la collection de franchir un palier, passé les vocalises ouatées de Kerstin le déchainement reprend ses droits et autour, ça ferraille avec aplomb . Le terme pointe déjà ses traits, c’est passé bien vite comme à chaque retrouvaille. Carrier Wave, subtil, finit alors dans une forme de pop dépaysante, serpentant jusqu’à nos sens et bouclant dans la joliesse un album à s’envoyer sans modération aucune.

