Sans tergiverser je vous le dirai, d’à moitié sceptique je suis vite passé à l’enthousiasmé, d’abord capté par June Bug et son électro-folk/noisy-pop personnelle. En trio cette fois, un batteur siégeant vaillamment et instaurant une dynamique nouvelle, les Lillois ont assuré une ouverture qui de rêveries aux sons tournoyants en passages bien plus sauvages, portés par un groove au delà du plaisant, en a à mon sens conquis plus d’un. Les Nordistes ont bossé, ça s’entend favorablement. Puissance et sensibilité dans leur carnet de scène cohabitent, l’écart est fréquent et les zones de turbulences fort appréciables. Les chants nacrent les mélodies, l’instrumentation les percute à l’envi. Voilà le genre de set dont on ne décroche plus, tant chacune de ses composantes recèle de quoi retenir. Mention spéciale à Clap your hands, dirai-je, mais c’est l’ensemble qu’il faut retenir et valider. Les synthés pleuvent, saupoudrés, créant des nappes inédites. La frappe énergise le gig, souvent vigoureuse, tantôt plus souple, parfaitement en phase. Les lézardes opèrent, June Bug ravissant la foule Lunaire. On est bien embarqué, l’embardée June Bug par ailleurs en tournée actuellement est bien loin de (dé)faillir.


June Bug
Mis en joie je supporte l’entracte, attendre m’est devenu pénible et dans le même temps, je m’y plie avec bonne grâce. Je vais être récompensé, le quatuor d'(ex) Autrichiennes après une mise en train mitigée signant un patchwork pop-indé aussi connu que passant par des sentiers hors-cadre. Des cloches de vache et autres tambourins l’épicent, le font tanguer et dévier. Une force rock émane, les guitares rugissent à l’unisson avec des chants mélodiques. Friedberg s’illustre, il a du lustre et ses basses amènent son set à onduler magnifiquement. L’allant de la majorité de ses compositions fait la différence, d’atours poppy à l’attaque post-punk on fait escale en terre presque exotique. L’Ours Polaire s’ébroue, décliné sur de longues et magiques minutes. Les percus relèvent un concert d’ores et déjà concluant, électrique et éclectique et notez bien que sa largesse n’en entrave nullement la pertinence. La joie de jouer est visible, l’initiative sonique à saluer. La Lune plébiscite à juste titre les quatre dames, qui pour bien finir déposent là leur nouveau single, haha, électro, trip-hop obscur, aiguisé aussi, traçant un terme persuasif. Validé.


Friedberg
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
