Montréalais, Alix Fernz trace sa propre route que jalonnent post-punk, new-wave et quoi encore d’autre? Plein de choses, dont la dissonance (l’inaugural Ouverture) et les envolées de synthés dont il détient le secret (Scandale, deuxième fournée réjouissante). Sa voix délire, à la Ozibut en moins génialement maniéré, et ses sons font bonheur. Ils flirtent -avec les genres-, Haha! se montre galopant et renforce l’attrait de cette Symphonie publicitaire sous influence qu’on pressent de haute volée. Le groove de 2H15, son ironie, ses volutes bancales et perchées font sensation. J’adore, dès la première écoute j’ai de toute manière succombé au registre. 800 Boul Gouin O, MTL s’y glisse, instrumental aussi fun qu’à l’écart.
L’asphalte, sous poésie maison, file en s’habillant de notes trippantes. Les vocaux, ici, virent presque à l’enfantin. Les sonorités se percutent, hallucinées. La cadence s’intensifie, tout ça accouchant d’une issue imparable. Drama, de son rock ondulant aux guitares acérées, régale à son tour les lobes. Appuyé par le réalisateur Nicolas Dubé (Stoylov), le bassiste Vincent Lemay (Vincent Paul, Allô Fantôme) et le batteur Juan Espitia (Rau_Ze, Choses Sauvages), alors que Kenneth Gilmore (Weyes Blood, Ariel Pink, Boyhood) s’est chargé du mixage et du matriçage, Alix Fernz se distingue. Couteau à la gorge, à la new-wave inspirée, teintée de textes bien trempés et de nappes façon B 52’S, fera osciller.

Sur la fin et sans flancher on a sur notre sentier Seringue, maculé, alerte et soniquement enthousiasmant. L’opus est un Choc, ça tombe bien c’est l’intitulé de son ultime criée. Les basses y coldent, les riffs y mordent. Symphonie publicitaire sous influence a fière allure, il se délure tantôt et ça lui sied parfaitement. Il y a aussi cette pochette rétro, cheap et remarquable, pour contenter nos mirettes. Tout ce qu’il faut, en somme, pour entièrement approuver le job.
