Jeffrey Lewis, j’avais déjà vu et photographié, il y a…13 ans déjà, au 106 de Rouen (clichés). Ce fut plus que bon, depuis le New-Yorkais a tenu le cap et son retour sur nos terres, ce samedi d’octobre, était d’ores et déjà coché dans le calendrier. Armé d’un dernier opus de marque, il a comme dit dirait tenu son rang et Lado, local aux textures dépaysantes, s’est offert le luxe d’ouvrir pour le mythe. Avec identité, humour et finesse du jeu, de loops en traces lo-fi qui tantôt sentent bon les îles. Lado est pluriel, il joue toutefois au singulier mais ça n’entrave aucunement le rendu. Toujours un plaisir, doublé d’un évasion sonore, que d’assister à ses venues. Le monde est heureux, je déboule directo du hand et n’ai pas même mangé et demain rebelote après le foot à Eaucourt. Ah si, un Wrap d’Inter. Pas mauvais, mais insuffisant au vu de mon féroce appétit. Bref, Lado fut bien beau.


Lado
Après ça et sans trainer le sieur Lewis se prépare, il a auparavant attentivement suivi son prédécesseur. Alors l’éclat folk doublé de rock opère, l’Américain projette aussi ses esquisses et nous narre l’histoire de manière aussi rythmée que parodique. Synthés et violons s’insèrent, créant un surplus d’attractivité. On est bien, l’homme est modeste et tellement intègre qu’on devrait, dans les écoles du vrai, lui faire largement honneur. Son groupe joue joliment, des pointes acérées donnent du coffre au tout. La mise en scène est cheap, mais d’envergure. On rit comme on danse, on opine du chef comme pour valider le set. Jeffrey Lewis et son band s’y entendent, charmants et turbulents, susurrant comme se libérant. Dans tous les cas la performance reluit, frappée du cachet de la sincérité. Je me trémousse, j’arrive pratiquement désormais à mouvoir les pieds. L’école de danse j’y pense, tout comme à l’aquabike ça serait bien fendard d’en être le seul élément masculin. Bon, on verra. Jeffrey Lewis offre ses pépites, en nombre, et Célestine ingère là un pan non négligeable de l’histoire indé.


Jeffrey Lewis
Je passe à droite (dans le bateau, ne vous y méprenez pas..), navigue à vue (qui baisse), Jack filme et moi je déclenche, m’attachant à ne pas déranger. Après Ezezez, deux jours avant au Charleston, je vis une septaine à nouveau probante. L’artiste est prolifique, ses sorties lui font honneur et chez lui pas de tricherie, il carbure à l’élixir d’un indé irréprochable. Son minimalisme fait mouche, là où d’autres en chargeant la mule finissent par nous perdre. Avec lui on reste en phase, mis en joie par ses beaux airs et son bel art. Le set est unique, personnel, orné avec gout et exempt de démesure, vous l’aurez évidemment pressenti. Il se clôt comme il avait commencé, en guitare-voix qui laisse sans voix. Lorsqu’il prend fin je l’ajoute mentalement à la cohorte de mes gigs précieux, cheminant vers la petite échoppe où j’irai quêter de quoi accompagner mes tardives retouches photos.


Jeffrey Lewis
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
