Derrière Wonderboy il y a Sébastien Thoreux, musicien émérite de la scène rennaise (notamment au sein du groupe indie rock Tally Ho !), accompagné de Florian Pardigon (Championne, Bye Bye Panke) à la basse, de Louis (Bops) et pour finir, d’Hadrien de SBRBS à la guitare. Flemme de retracer l’histoire, sachez juste que depuis les Transmusicales de 2011, le projet solo a revêtit une nouvelle identité lors du confinement. Coincé chez lui, avec sa guitare, une boite à rythmes vintage et un orgue, Wonderboy a pris tout son temps pour se replonger dans les origines de sa musique afin de concevoir une suite à Borrowed Nostalgia, son deuxième album sorti en 2017. Elle existe désormais, nommée Death of a drum machine. J’y entends des relents de Suicide, d’Eno, une errance rachitique qui très vite façonne son identité. Disco Cabrado, aérien, doux de par son chant, flotte et englobe. Il a du chien, dans l’élan Anxiety Honey allie motifs de dans les cieux et guitares claires, porté par un rythme discret mais insistant. Il est sombre, dans certaines zones. Sa fin envoute, un brin noisy. Stagger Home, après ça, fait valoir son dénudé alerte. Le climat du disque l’avantage, lui donnant du cachet. Le morceau gagne en ampleur, son terme est hardi. I’m Gonna Sing Today, dans un ralenti éthéré, se déploie cotonneusement.
If I Called You Sweetheart, lo-fi, convainc pareillement. La recette Wonderboy, exempte de surcharge, lui réussit. Avec une pincée de passages triturés le track reluit, relayé par Breakdown Buzzcocks et ses notes dark cerclées de phases lumineuses. Ses bruits entêtants font leur effet, sa spatialité aussi. Créatif, Wonderboy dispose d’une vision à nulle autre semblable. Would It Make It Alright rocke, ses guitares griffent. Ses vocaux songent, sa parure est près de l’os. L’ornement, une fois encore, se fait valoir. Le rennais est doué, c’est pas non plus un bébé. Il est également bien entouré, dirait-on. It Sounds So Sweet, brumeux, met les yeux mi-clos. Enfin Collapsing Gently, à peine variable, fait de beauté, clappe (trop) doucement la fin d’une galette prenante, hypnotique, issu d’une scène décidément prolifique et à laquelle j’aurais attaché une pelletée d’écarts supplémentaires.
