SARAKINIKO ça fait maintes fois que j’en parle, j’ai en l’occurrence d’autant plus de raisons de le faire qu’il nous délivre un EP dont il a le secret. Grand Oeil, soit cinq titres à sa main où le shoegaze indolent voisine avec une pop songeuse. L’éponyme Grand Œil l’ouvre selon ce mode, ses guitares s’y aiguisent et son rythme pas loin du baggy chaloupe. Les chants narrent, rêvassant. On s’y égarera, sans trop rechigner. Les textes, eux aussi, attirent. Ils portent Avant-jour, songeur itou, que des giclées dreamy bousculent gentiment. SARAKINIKO enchaine, après deux albums en 2022 et 2023, un passage aux Trans Musicales de Rennes et sur la chaîne américaine KEXP, de manière affirmée. Il dépose et brevète son style, bien à lui. On s’en réjouira. Roda, de sa pop étoilée, le conforte. Il s’amplifie, son duel vocal le fait briller d’autant plus.
Grand Oeil séduit l’oreille, Sommeil Eveil s’y loge entre bruit souillé et motifs à la MBV. Il breake, mue à ce moment psyché. Il groove en dépaysant, lascif et remuant à la fois. L’EP prend fin sur une cover de nos chers Vox Low, ça prouve le bon goût de l’artiste et de surcroît, sa relecture dope si je puis dire l’orignal. Excellent. Un album est à venir ai-je lu, il me tarde après l’audition de Grand Oeil de prendre connaissance de son contenu.

©Morgane Caux
