Olivier Demeaux (Heimat) et Francesco Pastacaldi (Abacaxi) forment Ciccio & 2mo, qu’on pressent donc aventureux. On les connait. Après 24 96, sorti chez The Trilogy Tapes, les deux comparses élaborent ce Boucs et rouages tordu, que Spring tribalise et exotise pour débuter. Les sons dépaysent, le genre ne se nomme pas. Le trip lui s’impose, immédiat. Oiseau de feu, de ses boucles obsédantes et bruits dark alors que le chant donne dans le lyrique, produit un bel effet. La trouée sonique se produit, parachevant le track. Darius, électro-dark, expérimental, cadencé, en Italien me semble t-il, valide la valeur de l’entreprise.

Sur son second volet celle-ci propose Evil Centipede, déroutant itou. Percussionné, percuté aussi, il défriche tout comme le reste et avec pas mal d’ingéniosité. Folk d’ailleurs bien barré, synth quelque part, Ciccio & 2mo réfute les étiquettes. Rossian se syncope, chante à son tour dans le racé déviant. Il ondule avec prestance, a-normal. Vieux Canard, très bref, hache son rythme et répète ses sons. Enfin Crisse, au delà des treize minutes, tambourine dans l’obscur. Il martèle même, son ornement vacille et oscille. A peine variable il se fissure éparsement, laisse des vocaux épars l’émailler. Il faudra impérativement y retourner, à cet OSNI diablement addictif, pour enfin en extraire l’entière teneur et en prendre toute la mesure.
