elie zoé est Helvète, un peu esthète mais pas trop, juste ce qu’il faut. Il tournera tantôt avec les Young Gods, signataires de l’excellentissime APPEAR DISAPPEAR. Ca m’enthousiasme, de ce fait je chronique ce soir le nouvel opus du bon homme bonhomme. C’est son quatrième si j’ai bien retenu, le first sous son propre nom. shifting forms donc, soit évoluer alors que tout se fige, dirai-je tandis que le son du Suisse, lui, bénéficie de l’apport de noms de choix parmi lesquels Louis Jucker, le batteur Luc Hess (Coilguns, Beurre) ou encore Johann Meyer (Gojira) au mastering. Mais allez, assez parlé. La pureté à la Swell de devour the sun charme d’entrée de jeu. Doux et sincère, soumis à une batterie qui met de la vie, le morceau caresse sans ennuyer. the whole of the moon, dans la minute qui suit, rocke davantage. Sa dynamique fait la différence.
Bien lancé l’album promet, dormant plants l’esquisse alors dans l’intime. Dans ce registre elie zoé tient le cap, la beauté légère quoiqu’ animée du rendu le crédite. On perçoit, de manière évidente, la musicalité de l’effort. contact zone se saccade ensuite, le langage de l’artiste se fait touchant. On touche, par instants, au lo-fi à l’émotion palpable. pale eyes, sensible, sans graisse et tout en délicatesse, confirme l’option patinée. Elle peut aussi lasser, alors gare! Mais shifting forms nous parle, alors force est de l’écouter. change my name lui apporte rudesse et sonicité, zébrures, splendeur saignante. L’apport est indéniable.

©Léa Kunz
Plus loin think like a mountain, ouaté, respire l’indé. shifting forms, éponyme donc, tout pareil. S’il privilégie l’émotif le disque, superbe, transpire la vérité. Son doux-amer résume nos vies, ses décors tutoient le sublime sans matière en trop. Jamais. Intense dans son dépouillement, il trouve fin sur les reflets de ce how we break dans l’air, sans peau ou presque, qui se meut sans hâte mais éclot avec prestance en lançant un terme plus souillé, bancalement orchestral. MAGNIFIQUE.


