« 1984 » is the -first and only- unreleased album from french minimal cold-synth band Les Visiteurs Du Soir from two members of cult synth-punk D Stop and before the famous cold & dark band Collection D’Arnell-Andrea, peut-on lire sur le Bandcamp de ce fameux label, Meidosem Records, qui abrite moults fleurons. J’en ai l’eau à la bouche, j’entends déjà les synthés voleter et me voilà pris dans la nacelle de l’inaugural Une statue de marbre, de textes adroits en spirales légères mais entrainantes. Le temps me quitte, le temps me quitte…obsession totale et le reste sera à l’avenant. Je t’écris d’un pays pas ordinaire, dans la foulée, claque cadence sèche et là aussi, paroles du Pays, pas ordinaires mais dont on s’entiche direct. Quel étrange voyage, d’abord dépaysant, impose ensuite sa vivacité. Chacun des morceaux livrés sonne comme un tube, 80’s, à l’instantané. Ce recueil se danse sans faim. Le vent le vent y pose une brise bienfaisante, sans chair en trop, aux poèmes qui stimulent. Mörder, cold-wave au ralenti, adopte une approche différente, climatique et de ce fait, accroit l’intérêt de l’ensemble. Jean-Christophe d’Arnell (music/keyboards) et Pascal-André Fauchard (lyrics /vocals) font merveille, Benoit Broutchoux en atteste aidé en cela par ses nappes dont on ne s’extrait pas. On est alors au mitan du disque usuel, et la différence est faite.

Sur le second volet Elle n’a plus peur, froid et sans peur donc, s’adjoint à la liste des pépites. Le courage des poilus lui succède sur un tempo alerte, il narre la guerre avec prestance. Il se saccade, file, et séduit à l’image du reste. Dans un rond de lumière, dans la lignée, assure une suite toute aussi digne. 1984 même à ce jour ralliera, il a pour ça tous les atouts requis. Les sirènes -me semble t-il- de Shock therapy, ses giclées acides, son Anglais bienvenu forcent aussi à l’adhésion. Il y a chez Les Visiteurs Du Soir un don, une propension à donner dans l’accompli qui régulièrement, plaident en leur faveur. Le maudit, sans hâte, sifflote et propose un contenu aérien de bon aloi. Les mots, là encore, titillent l’esprit. Alors Le temps me quitte, douzième lingot indéniable, conclut mécaniquement en précédant une série de remixes d’un apport certain.

Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Gilles Martin remix (bonus track) inaugure la collection, presque trip-hop. Et trippant. On recourt à des gens fiables, Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Martin Dupont remix (bonus track) suit en s’assénant. Il virevolte, inendiguable. Parler de la galette en présence c’est bien, la dévorer c’est mieux. Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Silently Down remix (bonus track) s’habille d’une électro lunaire, Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Laudanum remix (bonus track) vire pop-rock aux guitares de marque. On se fout pas du monde, il est même choyé. Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Opera Multi Steel remix (bonus track) lance des notes voyageuses, des bruitages entêtants. Il enivre. Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Slow Motion remix (bonus track), après ça, galope au gré d’une électro pulsant. Puis Je t’écris d’un pays pas ordinaire – Piers Volta remix (bonus track), vaporeux pour dans l’élan larguer des boucles au bord du Depeche Mode première ère, la meilleure, termine en n’ayant pour seule conséquence que de nous inciter fortement à rejouer cet incontournable et généreux 1984, dont la version CD s’acquiert PAR ICI.
