Syko Friend est le projet de l’artiste californienne Sophie Weil qui depuis plus d’une décennie, trace son propre sillon dans l’underground américain. Je la découvre pour ma part ce jour, son registre indé noise (de manière éparse) et intime retenant mon attention. Dizzy Magic, merveille d’album, son quatrième, délivre d’ailleurs et de suite un tapage grondant, stylé, sur une ouverture éponyme déjà fortement attrayante. Le chant m’évoque une PJ Harvey dans le retenu, l’écorché sincère et dépecé d’une Shannon Wright. Goat, élégant, poursuit sur une bonne note. Il se retient, ça le met en exergue. Tapping Hearts joue à folker, il dépayse aussi. Thoughts On Fire, un peu dans la même veine, lo-fi itou, déploie la même splendeur. Lost It se montre plus ample, moins minimal, mais tout de même sans graisse.
Le bruit me manque, j’adhère un peu moins mais quoiqu’il en soit, le rendu s’élève. Marla, lo-fi, l’y aide grandement. Violet, ténu, accroit l’éclat du disque. Red également, l’atmosphère créée vaut largement l’écoute. Elle inonde la galette, jouée avec brio. Baby Girl, orchestral, astral aussi, bancal et bellot, laisse couler sa grâce. Il se cuivre dirait-on, c’est alors que God’s Eye, lent, hérissé, tient son vacarme et sur la brèche, poste là un terme de choix. J’approuve. J’y aurais toutefois, et ça n’engage que moi, greffé un surplus de bruitisme histoire de balafrer le tableau qui même sans ça, mérite attention et considération.

