Avec Screamers, précédent pavé, Treponem Pal hissait haut ses couleurs, fort d’un disque majeur. Life Inside, en début d’année, augurait lui aussi du bonnard. C’est donc dans la logique des choses si ce World Citizens groovy et rugissant, accompli, s’en vient parachever le job de Marco and Co. Nourri par douze rafales indus et bien plus, il gicle d’ores et déjà au son de l’ouvrant Back In The Game, puissant, guitarisé, d’une force incoercible. Game, set et match, Trepo démarre en fanfare. Pièce maitresse excitée, que relaie Holy Dirty Money et ses effluves maison sans concessions. Guitares qui lacèrent, indus de derrière les fagots, dub ensorcelé. On trouvera pas mieux. Helleluia, Higher and Higher, décuple lui aussi l’attraction. Fichtre! L’élan est pris, on ne stoppera plus ces fauteurs de troubles désormais mythiques. Mind Control, rouleau compresseur dépaysant, achève toute résistance.
Au tiers de l’opus Treponem Pal ravit, Humble Like The Lion dubbe sauvagement et là encore, les guitares arrachent. Reçu il y a un bon mois déjà, World Citizens a rassasié mon autoradio. Il en satisfera plus d’un, armé de son Social Cases au métal ouvert. D’esprit, et de castes. Les plans plaisants se multiplient, les morceaux-phare éclairent la route du gaillard qui chanceux, aura empilé les auditions. We Are One et sa basse grasse fracassent, de même que ces entrelacs de sons d’ailleurs, électro mais pas que. Les riffs, durs, nappent l’ensemble. Escape The Pusherman, enfumé, élargit encore la palette. Trepo fusionne, passionne, déraisonne. Punk Phenomena, fédérateur, transperce. Il se cuivre, poussant la sensation de déracinement.

©Muriel Delepont
Emballé je pousse le son, Fly Off et ses relents funky tartés de grattes mordantes avantage à son tour la clique d’en France. On n’a pas fini, ce World Citizens revigorant, inspiré comme c’est pas permis, d’en visiter les moindres méandres. A Long Road, aérien, se retient. Ca lui va bien. Il flotte, immersif. Impeccable. C’est alors que False Leader, terminaison-uppercut taillée dans l’indus virulent, clôture une orgie sonore de teneur irréprochable, une série de douze qui à aucun moment ne fléchit. Indispensable, World Citizens refile un sacré coup de jeune à ses plus que fiables créateurs. Well, well, well..
