On ne compte plus, dépassé par leur qualité, le nombre d’albums de Superchunk. Avec Songs in the Key of Yikes on recense, en revanche, les pépites alignées par Mac McCaughan et consorts. Il y en a 10, soit le chiffre total de compositions signées. Is It Making You Feel Something donne le ton, pop à guitares indie de marque entière. Bruised Lung caracole ensuite, rutilant. Et excellent. La patte Superchunk s’imprime, derechef. No Hope ravive l’espoir, vivement, d’un monde meilleur car sous chœurs et mélodies. Hargne et ritournelles cohabitent, surlignées par de bien belles guitares. Care Less les fait massives, c’est d’un bloc qu’on s’écoutera la dizaine livrée. Climb the Walls fait merveille à son tour, nul besoin de faire muer une si efficiente recette. Superchunk fait de la pop-rock, il la trousse comme personne. Cue m’évoque les Pixies, délié, mais le quatuor de Chapel Hill ne doit évidemment rien à personne.

Quelques notes plus loin Everybody Dies rocke dur, sans piétiner ses mélopées. Il va vite, convainc sans délai. Stuck in a Dream fait de même, brillance poppy dans le buffet. Superchunk cartonne sans subir le poids de l’âge. Train on Fire riffe avec ardeur, fuzz, bien décoré également. Songs in the Key of Yikes constitue un must, Some Green lui met fin dans une finesse ajustée qui ne fait qu’en accroitre l’attrait. Le groupe, depuis les late 80’s, ravit et ce n’est surtout pas l’ouvrage en présence qui le discréditera.
