Attiré par sa pluralité, désireux d’humer l’air marin, je sollicite le Côte à Côte pour aller le shooter. Dans la foulée du Murmure voisin, c’est le rebond idéal et la prise de vue m’est accordée, grand merci j’en trépigne déjà! Je charge la charrette, mon sauveteur Waze m’amènera a un périple qui faillit, si au détour de mes détours je n’avais pas dégoté la pompe d’un Inter Mersois je crois, me mettre à sec. L’épreuve est passée, vers Ault je descends et trouve aisément à me garer. Rue d’Eu, bah tiens. Légèrement vêtu je marche vers le bas, une halte au Saint Pierre m’offre une compagnie plus qu’appréciable. De ce fait j’y mange, si vous y passez je vous intime d’avaler toute séance tenante le Ault-Dog de ce joli lieu. La serveuse, douée, manie aussi bien l’Anglais que l’Allemand, prend soin de ma personne alors demain, je serai derechef en ces murs. L’heure du live arrive, sur la route le nouveau Treponem Pal reçu largement avant sa sortie m’a dépoussiéré les écoutilles, après le Moonshout de Transglobal Underground. Il excelle. Dans l’ancien Casino va se produire An Diaz and Yokatta Brothers, de Lille, entre jazz et funk. J’ai humé au préalable, avidement, l’air marin Aultois. Ca va de soi. A l’instant et suite à la présentation de corps body-paintés qui ne manquant pas d’allure c’est le groove délié du combo nordiste que j’auditionne, pour une entrée en matière racée. Nacrée, aussi. Parfois trop. Tantôt endiablée, et ça se prend. Voix à coffre, blues et gospel, la teneur est hybride et les locaux dansotent. Je capture, sur ma gauche, les mouvements d’une jeune fille à débardeur « do Brasil ». Je suis bien. Ma « first time » par ici se déroule impec’, revenu à la casbah je retoucherai mes clichées avec pour B.O. Camilla Sparksss, Les Hurlements d’Léo, et Trepo à nouveau.


Body Painting/An Diaz & Yokatta Brothers
Le samedi darde ses rayons, c’est quasiment sifflotant que je trace le goudron direction la cité Aultoise, après avoir le matin même finalisé mes « tofs » en écoutant PJ Harvey tout en avalant du café bien noir. Un stop à Abbeville, Intersport. Deux tuniques de foot, le maillot de City me fait de l’œil mais même soldé, il m’est trop cher. Caissière peu amène, je ferai aussi halte à Inter et là, ça sera Savane et Cristalline Citron. Les rituels « on the road » du routard live que je suis. Ault dessine ses traits, je me pose au Saint Pierre et me gratifie d’une Cadette. Le serveuse est là, sourire rayonnant. J’ai le sentiment, net, d’être chez moi. Comme un poisson dans l’eau, à part que lui nage bien. Je flâne, je prend le temps puisque de toute façon je l’ai. Philly Hot Loaders, clique cuivrée et acrobatique, humoristique itou, assure un début de soirée probant. Je crois bien, mais quand t’as ma mémoire t’es plutôt mal barré, les avoir déjà vus. A Add’ville, parc d’Emonville. Je monte au Spar, j’hésite toutefois longuement devant les menus de la petite échoppe voisine. Le premier l’emporte, budget serré enfin bon, j’aurais pu hein! Dans le Scenic donc, chorizo, sandwich poulet rôti-œuf et reste de Savane trompent ma faim d’ogre pendant que des saveurs aguicheuses s’échappent de la salle attenante. Repu ou presque je trace vers le Casino, on m’y offre un godet de rouge et je taille le bout de gras avec l’estimable Fred qui lui aussi, s’escrime à la photo. Bientôt Wala Marra, duo oud/hip-hop d’orient, dépaysera son monde avec classe, vérité et sens du partage alors que ses histoires de vie touchent au cœur. Issa Murad et Osloob, complices, ravissent et le décor de l’endroit, côté mer, m’évoque le Tommy des Who. J’ai foutrement bien fait, je le savais bien, d’investir la bourgade Aultoise. Je l’aime déjà, et pas qu’elle.


Philly’s Hot Loaders/Wala Marra
Si le Côte à Côte, divers, est bien loin de son terme, c’est pour moi le bouquet final avec Archi Deep qui en paire aiguisée, de Black Keys en power-pop que des élans garage et mélodies Kinksiennes agrémentent, offre une fin détonante. Ault’s rocking baby, une barrière de filles dansant leur bonheur fait face aux gaillards de l’Ile d’Oléron. Quand la lumière dessus leur tombe je déclenche promptement, décidé à leur rendre hommage. Bourrées…de vie, elles éclairent le Côte à Côte et Côté à Côte, oscillent comme jamais. Archi Deep de son côté enchaîne les titres forts, brièvement il fusionne et son singer/guitar player ira même jusqu’à fendre la foule. Le batteur de ses mimiques me gâte, même cette fille discrète assise au début du set se déhanche avec joie. More Women on Stage! J’ai le t-shirt, il fait fureur alors pourquoi diable ne l’ai-pas endossé ce soir? On s’en fout un peu, Côte à Côte termine son samedi dans l’éclat et la puissance d’un rock jouissif, énergique et lysergique. En partant je photographie la demoiselle aux danses vives, qui avec un poto tient le stand de merch. J’attrape une casquette Archi Deep, verte comme j’aime (vert bouteille pour être plus précis, mais n’y voyez rien de répréhensible), et prends congé avec dans le buffet, la mémoire et le bonheur d’un festival qui je l’jure sur ma collection d’opus des Thugs, est appelé à devenir l’un de mes classiques.


Archi Deep/Public
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
