Vaillant est le projet solo d’Olivier Stula, guitariste de Récréation, ex-A Second of June. Ah yes mille fois yes je me jette dessus, j’affectionne ses projets! Et puis ici, Vaillant, le bon homme nous lampe des triturations électro secouées du bulbe (La Main-Torche, excellent et grésillant), au parlé-chanté délicieux. D’emblée Excalibur, éponyme, marie poésie et frétillements sans règles castratrices, indus, cold, indéfinis et pourtant bien finis. L’alliage est parfait, passionnant. Le mot a de la gueule, Nouveau Salem, agité, noisy, en bourrades bien jouissives, élève encore le niveau. Il s’emporte, définitivement excellent. Ses bruits lacèrent l’azur, déjà splendidement impur. L’Alliance, à l’issue de La Main-Torche que je mentionne plus haut, dégaine une cold-wave synth aussi bonnarde qu’à la pleine époque du genre. De plus en plus j’adhère, fan des façonnages opérés par Vaillant. Les synthés volent, en spirales qui meuvent les troncs. N’ Importe Quoi (feat. Raphaëlle Albane), électro nuptiale aux verbes d’éther, enfonce un autre standard de la marge. Insistant, et de vocaux unis qui dévient comme on aime. Mazette, excellentissime eul’ truc! Les sons (se) collisionnent, le terme vire au taré.
Tout l’Or du Monde, indus, hip-hop dans les cadences enfin un peu, jazzy mais d’entre les nuages, électro-pop vrillée, se hisse à son tour. Haut et sans bas. Petit Amour, plus « pop » (hum…), de ses ruades lestes, fait la diff. Soniquement il s’aventure, ça lui sied à merveille. Récréation place alors son boucan, en concert évidemment Armand! Chez Herzfeld on édite du tout bon, j’en veux pour preuve le tout nouveau Léo H. Godot qui lui aussi ravit. Prince de Perse se déverse, en phases psychotropes. Spatial, il s’affirme dans un geyser de sons-drogue. La Vie Neuve peut alors conclure, étiré en longueur, en lançant des syncopes malades et souillées. J’approuve sans délai, séduit dans la durée par un Excalibur qui jamais dans le dur, fait valoir son audace sonore et son brio dans la lettre.