C’est la fiesta dans l’cœur que je trace le chaud bitume vers Eu, cheminant à travers des contrées connues. Le Murmure m’attend, les camarades aussi. On verra plus tard que deux dames se sont jointes à la clique et le fait mérite d’être souligné. La prog’, elle, me mitige mais le bonheur d’être là rafle la mise, surtout que c’est Stuck in the Sound qui est censé clôturer le bazar. La route est tranquille, le soleil donne alors imagine un peu la légèreté de ma tenue, de mon être aussi, alors que je fais la nique aux radars postés ça et là. Eu se dessine, je gare la tire devant les pommes funèbres Hannedouche comme ça si m’arrive une pacotille eh ben le chemin est tout tracé. N’empêche, c’est marchant vite que je remonte la pente menant…à la banque, où je joue à la tirette. Gagné, j’ai de quoi me mettre bien mais à vrai dire, je le suis déjà.
Seb est déjà là, en attendant que les barrières coulissent nous devisons. La demoiselle aux look armée/goth/lunette noires qui se tient derrière a de l’allure, plusieurs fois de derrière mes glasses à moi j’aviserai sa dégaine. Vahan instruit l’équipe, la team bénévoles sans laquelle le Murmure ne serait point. Ah oui habituelle digression, c’est Will que tu lis pas les pubs bourre-boite: sur la route c’est Run the Jewels et l’éternel Stacked Up de Senser qui firent danser le Scenic. Allez on entre, entre temps Pascal le feu follet a rejoint la troupe. On se prend un godet, sorti d’HP et certains y croient je peine à préciser ma demande. Incrédules nous voyons plus tard les géniaux Radio Byzance, de dub en élans world sur fond d’orientalisme groovy, déambuler et rallier toute l’assemblée. Boudiou, magistral eul’bazar! Le Murmure part en trombe, c’est déjà fiesta et ça dansote de partout. Oh y crèchent à Tours, la ville que là-bas que des bons groupes tu trouves!
Radio Byzance/JoeyStarr Soundsystem
Après ça OuiL, pop-rock convenue, sonne bien fade. Thomas Dutronc lui aussi manque d’envergure, assurément pas ma tasse de thé. Ni mon gobelet de reubié. Je trace à l’opposé, avec Pascal on termine même pas l’américain, pourtant appétissant, servi sans délai. Frères 2 Misère en alliance inter-groupes ravive l’évènement de par son énergie et son melting-pot relevé. Puis Joey Starr et son acolyte mailloté, de rengaines mythiques en harangues vindicatives, offrent « non pas un concert, mais un soundsystem ». Ca passe en force, quand bien même j’en connais tout le contenu. Dans la foulée c’est carnaval, Marcel et son Orchestre pour ma part no way mais ça ramone autant que ça déconne et à chaque fois, pléthore de quidams jouissent de ce truc.
Je digresse again, au retour du miam-miam on est passé claquer une bise à Gilles et Martine, au chalet du TDC. Obligé. Le lendemain comme souvent je tchatcherai zik avec le Gillou, The Cure (tu t’y attendais), Bikini Machine et Roadrunners au menu. Pour l’heure Caravan Palace, de jazz valsant en électro remuante, s’illustre sur la grande scène. J’ai en guise de comparse Camille, de Cherbourg déboulée, et je suis loin de m’en plaindre. Le ‘dredi finit fort bien, Naive New Beaters larguant par ici sa palanquée de tubes électro-pop/rap-rock alors que Seb Godeman surgit du sol, face à moi tout sourire. Bisous. Hélène est discrètement présente, nouvelle venue angélique. Je lui souhaite la bienvenue, tomorrow elle aura comme Cacal et Seb Rem’ ses photos dans une enveloppe, qu’elle qualifiera d’incroyables devant la scène où se produit Tiken Jah Fakoly, en m’effleurant délicatement le bras.
Marcel et son Orchestre/Naive New Beaters
Ayé terminé plus qu’à retracer heureux, après avoir dégoté un Schweppes et des Lu à l’épicerie de nuit eudoise je pousse le volume d’ Heitham. Ben oui, Al Sayed. Senser, à toute heure. Je m’en retourne bien tard, on Saturday evening la retouche clichés se fera avec en BO Mudhoney, Cypress Hill, Slove et Chapterhouse. Ce titre avec Sarah Rebecca me hante, il me tire aussi pas mal de larmes. But I’m happy, je rebosse que dimar et ça aussi ça euphorise. J’ai le bas de dos qui fait bobo, sur la place du Murmure j’ai esquissé des étirements en mode ouais t’as vu gros chuis un putain de sportif moi! Bref me voilà de retour, j’ai également dégoté un t-shirt Murmure 2025 pour le père qui pour la tristesse de tous n’en est pas. Au bar de l’Hôtel de Ville avec Camille on tente de se barrer, café manquant et je suis séreux, mais la prompte arrivée du serveur nous en dissuade. Bon, ça sera limo-orgeat. Pas dégueu. On rejoint le restant du groupe, sur le Carpanorama s’exécute un quatuor de « rock » un peu trop décelable.
Mes lunettes, efficientes, masquent mes traits tirés. Je regarde, à la dérobée…me voilà distrait mais les barrières glissent, Ginette Rebelle perchée sur sa bagnole des temps anciens claque un show façon tubes à l’ancienne. Bon, au moins c’est singulier. Tip Stevens dans l’élan rocke pas mal, sans révolutionner le genre non plus hein. M’en balance, au Murmure nothing can happen to me. Les Ogres de Barback et la Rue Kétanou, en chansonniers insoumis, contentent une foule déjà compacte après l’intervention hilarante et remontée de Michel Barbier, maire d’Eu, avec Antoine Paris le maestro du Murmure. Salade de pates et deux merguez, pas mal le repas du soir! Avec le sieur Andreoni, encore, qui avant de s’éclipser me présente une pote captivante passée entre autres par la fac d’arts de ma ville. Putain, je suis bien. Merci Murmure, je t’aime pour toujours malgré tes carences en indus, cold-wave et noise furibarde. Hum, pardon…
Ginette Rebelle/Michel Barbier et Antoine Paris
Voilà Les Touffes Krétiennes, cuivré, pas mal mais les covers même si c’est les Clash et RATM, j’en raffole pas. Le gang performe malgré tout, tranchant avec Tiken Jah Fakoly et ses salves africanisantes rapidement lassantes. Je râle, j’ergote mais le public de mon avis se fout comme de l’an quarante et il a bien raison, il exulte et c’est pas moi qui contrecarrerai ses plans. Celkilt applique le sien, rodé, en drogué des espaces scéniques. Impactant. Ca sera le cas pour Royal Republic, dans un assaut rock aiguisé que le synthé vient typer 80’s.
J’en regrette, d’autant plus, l’absence de Stuck in the Sound qui, j’en ai pour bien connaitre le groupe la certitude absolue, nous aurait tramé un final de tarba (Confucius, avril 479 av. J.-C). DJ Zebra je ne verrai pas, son éclectisme teinté de rock l’aurait valu mais je suis à plat, the game is over: le Murmure ça vide comme ça déride, on ne peut le vivre qu’intensément et c’est dans l’enchantement qu’on s’en extirpe, l’esprit en proie à d’intimes rêves de prog’ 2026 sauvage et hors-champ. Il me tarde.
Les Touffes Krétiennes/Celkilt
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…