Instigué en instrumental par le guitariste et producteur Antony Josse (ex-Headcharger) et le trompettiste Alexandre Leguillon (Bad Fat, Napoleon Maddox), Casino Square accueille deux nouvelles voix sur cet opus : la chanteuse Emmie Sitter et le MC Jay Ree (ex-City Kay, ex-Zenzile). Le line-up est déjà bon, en termes de contenu l’ep ici décrit lorgne sur le trip-hop des années 90 et aligne cinq morceaux d’ambiances tranchées, dans l’élan de ce Egine dont les scories dub précédent un trip-hop bluesy aussi finaud que menaçant. Il implose, sauvage, sans perdre de sa majesté féminisée. Les cuivres l’ornent, puis l’éponyme Temple Of The Mind trace de son côté un hip-hop à la cool, à deux chants, stylé. Casino Square ouvre l’éventail,…And Yet They May pousse en guise de troisième jet une saccade aérienne au rythme marqué, jonchée de sons trippants. Celle-ci s’emporte, ça ne la rend que plus achevée encore.
Après tout ça se pointe Prophecy, sur guitares mordantes. La recette trip-hop rappé sur cuivres magiques fonctionne à plein, le refrain insiste et l’impact de la composition s’impose sans coup férir. Le solo de guitare se blues, sans ennui aucun, au gré de méandres acérés. Le job est impeccablement troussé, Across The Line n’a alors plus qu’à finir en maintenant le cap. D’abord sonore et semblant « goutter », dépaysant, il mue en un trip-hop, à nouveau, magnifié par l’ampleur du chant et la marque de l’instrumentation. Le rock s’y greffe, une dernière fois les cuivres enthousiasment et Casino Square se fend au passage d’un EP valeureux.