Italien, trio « expé », She’s Analog vogue à sa guise. Il est libre, tel le Max d’Hervé Christiani, et fabrique des instrumentaux aux textures aussi éprouvantes que captivantes (l’un ne va pas sans l’autre, me diront certains et je n’irai pas les contredire). tingle, histoire de le démontrer, se hagarde sur des notes jazzy, lunaires, en phases fines comme bancales. Des voix de loin en ressortent (ou est-ce mon imagination?), un chaos délectable aussi. narrow pass, plus court, saisit également. Beau et dérangé, racé et hasardeux, She’s Analog se démarque. Stefano Calderano (guitar, percussion), Luca Sguera (piano, prophet, percussion) et Giovanni Iacovella (drums, live electronics), en alliant leurs compétences, conçoivent des créations singulières. danse macabre en est, dans une électronique aquatique et tantôt stridente, au terme agité. Le trip prend de l’ampleur.
©Lisa Conssolini
Avec slow, kick, entre secousses et teintes plus claires, l’auditeur s’immerge. A nouveau. tangled, doté de ruades flirtant avec l’indus, groove au gré d’un déroulé fissuré. Au fur et à mesure de l’écoute, comme dit plus haut, l’emprise se resserre. tangled varie les climats, change de ton sans s’y fourvoyer. No longer, not yet garde les sens en éveil, interpelle, va se nicher dans l’inexploré. C’est avec blu que l’épopée se borde, le long de dix-huit minutes qui lentement émergent, accouchant d’une odyssée jazzy étoilée. Magnifique.