25 ans d’Herman Dune, 15 albums et encore celui-ci, modestement appelé Odysseús. Autant dire légende, rock en bloc j’ai parfois fui le gaillard mais à bien s’y pencher, et c’est encore le cas, sa folk a de la trogne. Dans La Brume (Odysseús Intro) elle s’ouvre, bancalement orchestrale. Elle intrigue, reprend avec l’éponyme Odysseús une posture « folk champêtre » à l’allure bien campée. Tune Out l’est aussi; dans l’économie de prétention David Ivar, avec pléthore d’invités, parvient à toucher. Je l’aimerais plus hardi, mais il persiste et signe. Sneakers On The Telephone Line, blues-folk, plus rythmé, persuade sans trop de mal. Buffoon of Love (Feat. Mayon), aux petits motifs façon Velvet, idem. A deux voix il émeut, sincère. Into The Darkness Indeed, épuré, suit sans dénoter. L’élégance, chez Herman Dune, est en pôle position. Ivar me repose, en éduc’ éprouvé j’en ai sacrément besoin. Grenache (Odysseús Interlude) m’y conforte d’ailleurs.
Je continue, l’orfèvrerie prend alors les traits d’un 369 (The Sun Gon’ Shine)…de derrière les fagots bien verts, aux voix alliées superbes. Ou de ce Head Against The Wall (Feat. Odessa) exalté. Et puis A River Keeps Running (When A Good Man Dies), énième standard du genre. Luxuriance, excellence, parfois trop de calme mais contrebalancé par la superbe de la prestation. A l’image de Moonlight On Gaffey Street, où l’instrumentation large s’illustre. Viduy וִדּוּי (Confession) ferme à ce moment la marche, Odysseús prenant fin sans laisser le « folkeux » sur sa faim ni frustrer l’amoureux de zik que je suis, dans la continuité d’un cheminement tout bonnement exemplaire.