Après La Flore voilà La Faune, Mauvais Sang à se faire parce que cette dernière, humaine, pue du geste et refoule de l’acte. Mauvais Sang le groupe, lui, poursuit son petit bonhomme de chemin et depuis sa Savoie d’ancrage, en a sacrément parcouru (je parle du chemin). Il présente là un bel et bon album, instigué par La Peau qui sans paraître, renvoie un rock mordant aux breaks « harpés » de choix. Voix croisées, propos d’intérêt, puis La danse du feu. Même verdict, entre mots fort bien plumés et sons aussi posés que dérangés. L’Enfant, tubesque. Syncopé, obsédant de par ses lettres. Mauvais Sang a de la veine, inspiré il aligne les chansons abouties et qui font du bruit. Modèle, peut-être bien ma favorite mais retenez bien que l’opus s’écoute d’une traite, fait jouir. Voix intimes, geyser/orgasme jubilatoire. Ah bah tiens, dans la foulée c’est Sex Beat que je vais chroniquer. Ca s’invente pas.
Avant le coup de trique se profile Nouvelle ère, aux motifs d’enfant, d’un chant féminin serein. Bien joli, et doté d’un terme fissuré. Impeccable. Nuit venin, ensuite, greffe implosions soniques et vocaux alliés sans heurts. Ca fonctionne sévère, les phases de Mauvais Sang porteront haut celui qui s’en imprégnera. Oh, v’là aussi du symphonique. Dernier acte de son côté grésille, là encore les voix apaisent. Là-bas (le monde) prend la suite dans un tumulte bridé, une fois de plus les textes se distinguent. La Distinction, par Mauvais Sang. Qui de ses contrastes fait lumière, brillamment. Sur la plage en atteste, ses séquences cold (m’) attirent. Noisy, le morceau crache sa lave. A cela se lient des notes plus ténues, le procédé est incontestablement tenu.
Sans faute de goût La Faune déroule, Sibylle sans être sibyllin ramène ici une certaine forme de douceur. Il est, malgré ça, jouisseur. A l’heure d’en finir Loin, long, de styles greffés, dirty comme grandiloquent, poste une fin magistrale aux dernières minutes hirsutes. Excellent, LA FAUNE assied le statut d’un projet de gens doués, à la démarche décalée, dont la galette revigore le paysage musical de nos pluvieuses contrées ensoleillées.