Dentdelion c’est deux rennaises, à l’univers gentiment agité, dont le premier EP donne une fidèle idée. Doté de quatre titres, il laisse le premier d’entre eux, You, instaurer un climat forestier, lyrique, sur chants d’oiseaux suivi d’un déroulé volant, aérien, que des envolées brillantes bousculent. Sans avoir l’air d’y toucher Dentdelion, éthéré, m’a tout l’air de savoir y faire. Sunday, plus alerte, dynamise le tout. Les voix se couplent, tantôt la guitare s’aiguise jouée par Marine Quinson (Archimède/Coupe Colonel/Praa/Brigand!, excusez donc du peu). Tiphaine Lemou de son organe nappe les morceaux, il existe ici une certaine alchimie. J’aimerais toutefois de mon côté, depuis mon antre de rockeur à vif, un surplus d’embardées.
Deep in the Pond, dans un canevas trip-hop élégant, parfois trop dirai-je, ne m’exaucera pas mais ses incartades, bien senties, élèveront encore la paire au gré de pincées sulfureuses dans leur beauté. What You Are pour finir l’imitera, assez vif, pop et mélodieux mais bel et bien piquant. A bien y regarder Dentdelion, soucieux du détail, orfèvre de l’ambiance, s’en sort avec les honneurs. Ses airs de Kate Bush, ça et là, lui donnent de l’allure et du cachet, d’obédience rétro remise au goût du jour, qui font de ce Gleam une sortie initiale de bon augure quant à la suite du cheminement des deux dames.
©Mathilde Dumesnil