Singles en poche, album à venir chez Humus Records; Pain Magazine s’explique au micro de Will Dum (photo du groupe par Jodie Roszak)…
1. Pain Magazine associe Birds in Row et le duo franco américain de techno industriel, Maelstrom & Louisahhh. Comment s’est faite la rencontre, qu’est-ce qui vous a décidés à unir vos compétences ?
Avec Birds in Row on a déjà exploré une collaboration récente, avec Coilguns en l’occurrence. On avait envie de renouveler l’expérience, mais dans un champ différent du nôtre. Joris (batteur) avait déjà travaillé avec Louisahhh et Maelstrom, et de ce fait les connexions se sont faites très rapidement. On avait toustes l’envie de faire de la musique sans objectif précis, juste pour se rencontrer et expérimenter. Ça a donné une première session très concluante, avec l’envie d’aller plus loin et de prendre les choses au sérieux.
2. Dead Meat, votre second single, dévoile un style difficilement classable, entre rock tonitruant et motifs proches de l’indus, enfin c’est ce que j’y entends ! Comment avez-vous défini votre orientation musicale ?
On n’a rien défini vraiment. Les choses sont venues à nous d’elles mêmes, pour la plupart. Le processus a été assez fluide et on n’a jamais eu besoin de se poser autour d’une table pour parler de ce qu’on voulait faire. C’est un peu la magie du truc: composer rapidement et enregistrer sur le tard. Ca empêche de trop cogiter quelque part, les choses se font de manière organique.
3. Qu’évoque, par ailleurs, le clip du titre en question ?
Le clip a été réalisé par la formidable Ludivine Gibert de notre label, Humus Records. On veut que chaque morceau de l’album ait un clip lyrique, à terme, surtout parce que les paroles sont importantes pour nous en tant que groupe. Mais parfois elles sont un peu difficiles à comprendre, notamment pour les publics francophones. Cette chanson parle de la décision de mettre fin à une relation toxique, donc il y a une sorte d’énergie nostalgique de romance adolescente et aussi une « violence subtile » que la chanson incarne (littéralement). Ludivine a trouvé une image vraiment appropriée d’une sculpture de tête enveloppée, dans une bâche en plastique qui flotte et qui fonctionne comme une bonne métaphore du sentiment d’étouffement dans une relation (et qui a aussi l’air plutôt cool). On ne peut pas trop s’en attribuer le mérite. On espère que les gens achètent notre musique pour qu’on ait l’argent et l’opportunité de faire des clips plus radicaux avec plus de moyens.
4. A l’écoute de l’album dans son entièreté, captivant, je perçois un spectre musical large, des sentiments et ressentis à fleur de peau. Qu’en pensez-vous, ce disque n’est-il pas d’ores et déjà cathartique ?
Que ce soit Louisahhh & Maelstrom, ou ce qu’on fait dans Birds in Row, ou encore Quentin avec son projet solo (Quentin Sauvé), tout est cathartique. C’est la raison pour laquelle on fait de la musique. Donc Pain Magazine n’échappe pas à la règle!
5. A quoi renvoie le titre de l’opus, Violent God ?
‘Violent God‘, le titre éponyme de l’album, c’était la première chanson sur laquelle on a travaillé ensemble, et le thème du disque correspond vraiment à la question « est-ce que je crois en un dieu violent ? ». Tous les membres du groupe traversaient des défis personnels et des transformations – grandes ou petites – autour de l’enregistrement du disque et la musique exprime vraiment ça et traite du deuil, de la survie et de l’ambition qu’on ne pouvait pas s’empêcher de canaliser dans la musique. Aussi, l’idée d’un « dieu violent » c’est très métal.
6. De quoi y traitez-vous, pensez-vous avoir d’emblée défini une approche propre à ce nouveau projet ?
L’album a été fait très rapidement, et en se concentrant beaucoup sur le processus – il n’y a pas eu de conversation définitive sur ce qu’on voulait que ce soit, mais je pense qu’on a tous saisi l’opportunité d’essayer de s’étirer dans de nouvelles directions et de tenter des choses qu’on n’avait pas encore essayées, ou d’explorer de nouveaux chemins parce que quand on a commencé à travailler les enjeux étaient inexistants. Les premières sessions ont commencé avec tout le monde qui se sentait très prêt, très respectueux, très ouvert, et au fur et à mesure que le travail prenait forme, je pense qu’on a tous été surpris de comment ça évoluait. Par ailleurs le processus de création nous a rapprochés et nous a rendus plus courageux ensemble.
Maintenant, je pense que c’est une question de vraiment profiter de ce moment où on a l’impression qu’il y a un petit buzz autour du projet – c’est marrant d’être le nouveau truc cool après avoir fait de la musique pendant vingt ans chacun -, mais aussi de garder des attentes très basses parce que c’est ce qui a rendu la création de cet album si fluide et facile.
7. Dans quelle mesure vos activités antérieures impactent t-elles Pain Magazine ?
Les gens ont forcément des attentes liées à nos autres projets, donc déjà il y a ça. Mais je pense qu’on apporte aussi nos propres attentes et nos vécus ,qui font que ce n’est pas un projet sorti de nulle part non plus.
8. L’album sort en octobre, que prévoyez-vous avant sa parution ?
On compte travailler dur sur le live (tickets dispo via ce lien), puisque le prochain step c’est la tournée de sortie de l’album!