Après un Minuit Avant la Nuit dont je ressors mitigé, audace « moyenne » oblige, je reviens à la source Célestine, plus sûre. J’attends du blues, celui d’Early James des States, et du local folk-grunge signé No Dream Tim, bref l’homme aux trois projets au moins et ce, dans des styles bien tranchés. J’ai vu juste avant, à la bibliothèque Bernheim proche de mon domicile, Lynx IRL. Le live c’est ma vie, pour le coup c’est entre les livres qu’il s’est joué. Chez Célestine il se déclinera sur planches, Tim Drelon nous jouant une jolie série tirée de son album paru en novembre 2023. Le gars a de l’âme, un univers. Aussi grave que subtil, son registre permet une belle ouverture. Il joue sans l’aide de quiconque, ce qui bien entendu personnalise grandement son carnet de scène. On l’en loue, le cadre Célestinien lui seyant de plus fort bien. Je coupe le chant d’un « portable filmant » et me fais de ce fait reprendre, héo t’as pas la reine des lieux t’sais! Allez on se tait, je préfère capturer la trajectoire du sun qui en Célestine s’infiltre.
No Dream Tim
Après ça c’est Early James et mes attendus de départ vont valser, emportés par la fougue rock du trio car le bonhomme de l’Alabama, en l’occurrence, est épaulé par un batteur et un bassiste qui lorsqu’il s’agit d’envoyer, s’y consacrent sans se poser de questions. De blues possédés en incartades rock’n’roll directes ou plus assénées, servies par un jeu maîtrisé et percutant à la fois, le projet fait vibrer la scène et crier le peuple. Je n’en escomptais pas tant, moi qui en lieu et place du blues/folk « pépère » que je prévoyais, me voit gratifié d’un gig dont le mordant me force à adhérer toute affaire cessante. La voix rude du gaillard, ses sons dirty mais audibles, ses efficients acolytes Guillaume Destarac à la batterie et Max Genouel à la basse donc, évoqués plus haut, ses recoins country et échappées de guitare éloquente plaident en sa faveur. Un rappel avec une dame, reprise a capella sur guitare acoustique de…euh…Etienne en blues addict le sait bien mieux que moi, il la chantonne, conclura une apparition classieuse et engagée, rageuse et racée, qu’on adjoindra à la longue liste des réussites live abritées par Célestine. Des airs de Tom Waits, pour le timbre ou encore l’alliage sonore, venant en outre parachever le gig du soir.
Early James
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…