Duo parisien de synth pop/électro pop, La Nuit Américaine teinte son registre de new-wave alors que synthés analogiques et boites à rythmes sans chair, voix rêvassant et nappes d’avant la chute du mur font bon ménage. Leur EP ici décrit s’abreuve à tout ça, les textes éveillent l’intérêt et l’auditeur capitulera dès les premiers élans d’un Personne ne court plus vite que moi dont le refrain fédère, sur des airs légers comme l’air mais malgré tout emballant. On lui court après, ce morceau, sans le laisser filer. L’accroche est créée, elle perdure avec Chéri, sa cadence sèche, ses basses qui font valser nos épaules. Tiens la paire avec Lescop a joué, ah bah tu m’étonnes Brandon vu son nom on n’ira pas chercher…et puis voilà des guitares dirait-on, simples mais aux riffs qu’on marque d’une croix. Apprendre à nager, vite, dans La Nuit Américaine. On peut, aussi, s’y laisser dériver au gré de cette chanson enlevée, charmeuse et voyageuse. Ca fonctionne à l’immédiat.
Dans ce Nouveau monde j’erre et me perds, entre voix de sucre et textures enveloppantes. J’oscille, je peux y aller personne ne me voit. L’EP est de ceux qu’on se remettra, quitte à un jour tardif, l’ayant tant resassé, s’en lasser. Ou pas. On verra, il prend tout cas fin quand résonne Dernière étoile, brillant, à deux voix qu’on sent complices. Les synths signent une ultime broderie bien foutue, le chant de dame caresse et on se retrouve irrémédiablement attiré, médusé par l’excellence de ces cinq plages qui sans révolutionner le genre concerné, le créditent d’une sortie valable de bout en bout.
©Adèle Cartier