De Berlin Goblyns provient, pour de ses salves psych-rock/funky/kraut and many more, réjouir nos écoutilles. Three Sisters ne déroge donc pas à la règle, à savoir surprendre, envoûter, bousculer tantôt. Le titre éponyme lui assigne riffs stoner, plans 70’s et chaloupes psyché bien sévères alors que des trouées claires s’invitent. Family Man, entre fuzz et subtilité, se distingue lui aussi. Le format instrumental des trois hommes a de l’allure, assurément. Paper Jam se veut kraut, alerte, mais pas uniquement. Il est aussi jazzy, aérien, et concluant. With You débute finement, la voix y trouve siège. Elle est amicale, plutôt douce, à l’avenant d’une trame soyeuse qui sur sa fin s’enhardit joliment. On s’entiche vite, GOBLYNS n’est en aucun cas inerte. Hot Rod, de notes ténues en ondulance peaufinée, s’élève dans la grâce, un tantinet amer. La première moitié de l’opus séduit, de bout en bout.
Passons donc au reste, dont je ne doute guère. Auftauchen le lance sur des saccades à nouveau travaillées, dans une sorte de funk déviant. L’attraction comme attendu se réitère, The Move et sa vois songeuse, son rythme affirmé et ses coups de sang bien placés en atteste. Le morceau devient offensif, va plus vite, et complète Three Sisters dans l’excellence. Christof Waltz fait de même, flottant, psyché, alors que Gelb se déploie dans l’acidulé. De A à Z le disque renvoie prestance, créativité et savoir-faire dans le jeu. No Words y met fin sans faillir, on le prévoyait, en replaçant ce chant soft couplé à des élans plus bruts. Livraison parfaite, Three Sisters aligne les pépites et les planètes, imposant la louable différence de ses concepteurs.