The Wants est issu de New York, ce Bastard est son deuxième LP. On y trouve onze titres qui naviguent large, de qualité, dans la foulée de Void Meets Concrete qui ouvre le bal dans un mix d’électro, trip-hop et traces sulfureuses alors que des syncopes soniques s’invitent. Le propos reste retenu, sur le fil, avant un tubesque Data Tumor post-punk aux gimmicks ravageurs. Entrainant, il valide un début de galette sans défauts. Il breake, retrouvant ensuite sa décisive vivacité, ses tons rock mordants. 87 Gas suit en imposant un climat saccadé, menaçant, qui étend la palette. Disposable Man, lui, se syncope mais plus alertement. Ses riffs sont secs, ses traits mélodiquement rudoyants. All Comes At Once, pas loin d’un Garbage, marie électro et force rock vrillée. The Wants reste crédible, Cruel le lui permet aussi. Au milieu du chemin, il apporte une touche veloutée, apaisée, de bon aloi.
Too Tight suit, en ruades sombres et serpentant. De mesure en emphase le clan trouve son siège, à la croisée des courants. Lover Sister Mother poste un déroulé crissant, agile, qui renforce l’ouvrage. Ses excès le créditent, dans la minute qui suit Feeling Alright laisse ses guitares griffer, ses synthés broder aériennement alors qu’une fois de plus, le tempo se hache. Bastard a trouvé le ton juste, le dosage, l’approche porteuse. Explosions le démontre, trituré, en y allant de ses phases tourmentées et explosives. Le terme est impactant, The Wants en arrive à une certaine constance. No Need, sa dernière salve, nourrit un flux entre chant sage, notes fines et rythme insistant. Insidieux, il borde un disque qu’aucun travers ne viendra entacher et délivre des pulsations hardies autant que percutantes, équilibrées à l’image de ce Bastard dans son entièreté.
©Madison Carroll