Lyrisme électrique et désinvolture baroque, bon déjà ces trucs vendeurs ça me fait courir à l’envers. Degeyter il a fallu checker, écouter, disséquer les mots. Ca passe dirai-je, le gaillard à l’ennui mondial bien campé cite ou plutôt, songe à une ‘touze entre Bowie, Bashung, Killing Joke et Pulp dans les studios d’Abba pour enfanter un mélange de musique rock baroque qui se danse bon bref je résume, ras le bol des descriptifs à rallonge! Bonjour Violence avantage son homme, Only 4 U fonce et voit ses synthés déboulonner tout en esquissant des danses folles. Rock, jubilant, excellent à force de se l’mettre dans l’cornet. Techno Tcherno tout pareil, post-punk et basse cold, riffeur tandis que les synthés continuent à virevolter. De la castagne de choix, exutoire. Un break, sonique, pesant, puis la vitesse revient.
Au mitan on trouve (Il était une fois) Paris, vitaminé lui aussi. Les textes sont loin d’être cons, derrière leur dérision et leur airs de j’m’en balec’. Des cris, des mélodies percutées. Pas mal du tout. Größer Leben, asséné, pétaradant. Degeyter nous met par terre, là encore les délires de keyboards font remuer les bodies. Degeyter ironise, rameute, limite provoque l’émeute. On a bien envie, à l’audition (de son EP, je le précise…), de suivre son sillage. Simple matin sert de butoir final, pop, mélodieux, de mots-matière. Soudainement il bétonne, organico-synthétique. Et breake, pour dans la foulée s’enhardir derechef. Je prends.
©Charlotte HAULOT