Ah ça y est ben voilà ça rigole plus, Bilbao Kung-Fu se fait plus Athletic (bien bonne celle là…), déboule (de neige) chez Le Cèpe Records et bordel mazette, Où Est Passée L’Innocence ? Il l’a perdue dirait-on, Boule de neige ouvrant sur un ton rock assez furieux. Groovy, mélodique, espiègle et appuyé. Et y’a ce refrain, de gamin, d’adulte nostalgique, totalement enthousiasmant. Je Reviens pulse, lui aussi, et twiste à tout-va. Des fois on dirait Mustang, mais en mode rock boulardant. Le Français dans le chant passe crème, les mélodies se font trousser et tout ça sonne fort bien. J’ai Brulé La Voiture De Mes Parents, enfin c’est pas moi c’est eux, voit sa basse le faire onduler. Il cogne à son tour, j’ai bien l’impression qu’on est embarqués dans l’enfilade de tubes. En plus ça breake juste, ici un passage funky se fait entendre. Perfect. Le morceau se termine en boulet d’canon, d’ailleurs il l’est (canon bien sûr).
Je Dois M’en Aller, là encore c’est eux hein, nous incite à rester. Gorgé de cris, sauvage, il surfe. Moody Ce Soir jazze un peu, se poppise joliment, et finit par gicler sans perdre de sa joliesse. Le disque évoque la dépression, l’amour, la rage ou encore la nostalgie, et dispose d’un Nouveau Jour qu’on écoutera même la nuit. Ce bazar est revigorant, les riffs s’acèrent et une échappée sulfureuse arrive. L’idée est excellente, Le Silence joue ensuite une pop souple et bien mise. Elle vire à l’hirsute, alterne sans foirer. Après elle pointe L’Eau N’A Jamais Eu Aussi Bon Goût, filant, qui fait déborder la rivière. On ne s’ennuie pas, pour le coup le chant mue à l’aigu et ça fait son effet. Vacances D’Été, pas moins persuasif, propose un déluge de guitares. Impeccable. Éveil offre un déroulé plus bridé, Pixies au bout de la lorgnette avec une touche d’Aline. Enfin je crois, et ça vaut le coup.
©Jean-Baptiste Laporte-Fray
Il n’empêche, ce truc excelle. Éveil accélère, pas loin du kraut. Les motifs font plus que plaire. Cette Nuit suit, délicat, élégant. Le trio de Bordeaux assure, Incitation arrache tout sur une tracée punk impossible à endiguer. Oh, il brise l’élan et diantre, que c’est bonnard tout ça!!! La fin castagne. Dep prend la barre sans s’énerver, folky. Bilbao Kung-Fu parcourt un spectre étendu, mais parfaitement cohérent. Dep crisse et trouve son terme, boudiou y’a tout d’même quatorze chansons là d’ssus! La toute dernière se nomme Un Autre Été, elle se hache entre sons bruts et notes plus subtiles. Ses syncopes frappent fort, variantes, et permettent une clôture à l’image du reste donc qualitative à l’extrême, faisant de ce LP énervé un must incontestable du moment.