Fan de New Noise, fan des Young Gods, j’ai bien noté qu’au prochain numéro la couverture honorait aussi Point Mort. J’ai donc foncé, tête baissé comme le fait tantôt le groupe sur Le point de non-retour, et me voilà mitigé. Si le post-hardcore, post-métal et j’en passe des parisiens cartonne assurément, j’ai toujours eu du mal à me faire à ces projets à beuglantes récurrentes, servies ici sur sept compositions dont la première, un court ॐ Ajar, assène une sorte d’électro screamée qui pour le coup reste atmosphérique. C’est vraiment avec An Ungrateful Wreck of Our Ghost Bodies, soit plus de dix minutes variables, que la furie à deux chants sur guitares massives et cadence débridée opère. Des breaks se posent là, une poignée de mélodies aussi. The Bent Neck Lady, de durée quasiment semblable, débute posément. Il implose, soumis aux cris d’homme que les vocaux féminins contrebalancent. Il faudra bien des écoutes, à mon humble avis, pour ingérer tout ça. Il n’empêche, l’impact est indéniable. La diversité aussi, un brin déstabilisante.
Skinned Teeth, à toute berzingue, dézingue et de ses riffs massifs, imprime sa patte. Là encore chants et mouvances muent, nourrissant un assaut brut mais pensé. Le point de non-retour, éponyme, assure la suite en se faisant léger. Il prend de l’ampleur, éructe, fusionne. Iecur dans la foulée a l’accord bourru, son format long l’amène à moduler ses climats. On dirait, parfois, un Mr Bungle à la parisienne. Ou Black Bomb A. La dame rappe ou s’en approche, affirmant l’aventureux du disque. Le terme se fait sauvage, hurlé, pesant. J’imagine déjà, sur scène, la force de frape du bazar. Der, qui termine le parcours, s’amorce dans des vocalises douces. Une fois de plus, une ultime, la ruée remontée prend le dessus. L’alternance prévaut, sans sonner forcé. Le point de non-retour est alors atteint, enclumé par une série dont on ressort lessivé mais piqué par la curiosité d’en découvrir plus.