Folk/blues « slidé », phrasé tantôt hip-hop et tchatche sur nos conditions, amalgamées avec brio, teinté d’erreurs conservées, font le sel de Rit qui avec ce Hobo Blues, se révèle à mes oreilles et font qu’en elles il se lovera. Ses dix titres à l’ancienne, vagadondant, font preuve de marque. Le Français y règne, Huckleberry finn Blues en ouverture convoque le passé, lui assigne guitare rude, textes élevés et tout ça sonne vrai à l’extrême. Rit n’usurpe pas, loin s’en faut. En Tom Sawyer des genres, en va-nu-pieds très doué, l’artiste captive. Danse Tu iras mieux, prétend t-il au gré de sa seconde salve. Country-cajun, ensuite bluesy vivace, le morceau rafle la mise et fait briller, encore, les guitares du bonhomme. Chaque jour suffit sa peine, plus figé, tout aussi classieux, tout aussi authentique, étend le spectre et laisse son « drumming » l’animer sans trop de heurts, aidé en cela par une slide décidément racée. Je n’ai que le blues est finaud, l’harmonica s’y déchire. Apatride, voilà un track au blues enchevillé. Il est beau, son ressenti touchable.
Le fond et la forme, Rit les détient. La chanson se montre entrainante, à l’Elysée elle résonnerait grave. Si t’as le blues écoute c’te galette, elle risque fort de te claquer la fête. De t’enjailler la tête, nichée entre les mouvances. Ici elle rappe, râpeuse. Là-bas elle rocke, partout elle plait. Ode au grillon, de sa trame sensitive, s’enhardit brièvement et se souille magistralement. Quand le dernier arbre s’érige alors, transpirant. Son labeur porte ses fruits, accentuant l’emprise de Hobo Blues. Les mots, dans le même temps, poussent à la réflexion. Il y a là matière, à tous points de vue. A la croisée des chemins, de son folk dépaysant, narre la vie. Dure. Il hausse le ton, le rythme itou, et griffe merveilleusement.
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Vers la fin A l’heure où la lune s’évanouit, d’un subtil à couper le souffle, prend l’auditeur par la main, l’invitant à cheminer. C’est le cas, à vrai dire, de l’album dans son entièreté. Un jour t’es la un jour t’es loin, rock incisif, blues bien entendu, le clôt d’ailleurs en renvoyant impact, écorce dure et refrain à reprendre ce qui se produit, notons-le bien, fréquemment par ici. Ca rappe dans l’inspiré, Hobo Blues de bout en bout attire et fait reluire sa vérité, mise en sons et en syllabes avec le talent de ceux qui savent faire et se dispensent du superflu. Je me rends alors compte que je connaissais le bougre, l’ayant déjà vanté sur une sortie antérieure. Foutue mémoire…