Déjà en live, dans ma ville, Ellah A. Thaun secouait après une date beauvaisienne précédente et non moins concluante, ouvrant pour les Psychotic Monks. Sur THE SEMINAL RECORD OF ELLAH A. THAUN, la formule groupale joue large et balance une incandescence récurrente, entrecoupée de mélodies claires (1999), a:ors que pour ouvrir la déflagration nommée Time, again, allergic aura d’ores et déjà décapé en saccades shoegaze/noisy crissantes à souhait. Le cri y trouve siège, la dynamique est pour le coup incoercible. U.F.O.’s (sky alphabet), grondant, poste la sienne sans qu’on puisse s’y opposer. Là encore le contraste prévaut, maîtrisé. Les sons vrillent, la rythmique déjante.
Parfaitement lancé, l’opus envoie Bonfire rehearsal qui lui, commence paisiblement avant que les éructations n’en malmènent la sérénité. Il se retient, souillé, pour finalement se lézarder. The Dollhouse lui succède sur une parure shoegaze/dreamy, éthérée, prenante. Le spectre est sans œillères, le propos entièrement probant. Tératome, psyché, dub ou presque, étire encore le champ d’action. Entre beauté et élans dirty, il avance sans hâte et sème un délectable chaos. Le trip est total. Copelandia, enfumé, prend une voie (dans l’esprit) similaire, expérimentale. Spatial, il impose son (faussement) subtil climat. The thing inside se profile, son amorce est hagarde. Noise, leste et massif, il enclume le disque.
©Charlotte Romer
Sans défauts ni concessions Ellah A. Thaun impressionne, When I was a vampire délivre geysers noisy et vocalises sucrées. Une fois de plus le contraire s’avère porteur, faisant exceller une galette de première bourre. Sa conclusion, Suburban Steel Fuck The Girl, dessine un shoegaze agité, digne des plus reconnus, façon APTBS ou dans ce genre, au point de conférer à THE SEMINAL RECORD OF ELLAH A. THAUN des airs affirmés de must absolu, alignant les morceaux de bravoure et ne laissant aucun répit à l’auditoire qui par conséquent, n’a aucune alternative autre que celle d’entériner l’ouvrage.