C’est à l’écoute de SHIRAN et Bakal, Electro Baghdad dépaysant en poche, que j’écris ces lignes. Mais c’est pour évoquer la doublette Naked Soft Men/Wizard prévue à la Lune, pour mon retour depuis quelques temps déjà. Deux dégelées post-punk franches du collier, déraisonnables, de Lille et de Bordeaux venues. Dans les enceintes Lunaires résonnent Primus ou encore The Datsuns, tout s’annonce bien et la demoiselle au guichet m’a de plus refilé le sésame en avance. Un salut à la sécu, j’entre et me plante dans mon coin de prédilection, je jurerai presque qu’il m’est réservé. Les discussions trompent l’attente, bientôt le trio nordiste trouera le silence. Comme à Cité Carter il nous met par terre, assiégeant l’assemblée de ses ruades sauvages. Il n’oublie pas de se nuancer, un brin dément, entièrement convaincant. Nous l’applaudissons, s’il prend des teintes garage on ne l’y rangera pas. Deuxième virée amienoise, ponctuée d’une presta majeure, à mettre à son actif. Une pinte de limonade, soi-disant artisanale, en tous cas sacrément bienfaisante, accompagne cette digne amorce.
Naked Soft Men
Demain c’est taf, j’ignore encore qu’il prendra vite fin. Putain de social. Bière trop sucrée, le voisin-copain a lui aussi aimé le set. Les trois Aquitains de leur coté vont encore rehausser, s’il le fallait, un temps de Lune à cacheter sans plus tarder. Par bribes ils m’évoquent Psychotic Monks, lacérant la salle. Ils déflorent, tonnent et grondent, font cordes -vocales et de guitares- tout en castagnant consciencieusement. Le tapage est divin, l’alliance déviante et savante. Une pincée de finesse s’y greffe, prise dans un flux tendu. La force de frappe est ahurissante, Not Good Enough prétend le dernier opus en date et ses auteurs s’empressent de le contredire. Je bougeotte sévère, plus qu’heureux d’en être. Des cartons sont brandis, j’ai pas tout compris mais Wizard pour sa part acquiesce. Nous sommes en liesse. France 2-Reste du monde 0, comme déjà dit nous détenons en nos terres toute la valeur requise. Elle retentit avantageusement, Wizard au delà de la confirmation tient la scène en s’arc-boutant.
Wizard
Leur alliée, flash (et ouais..) dans les menottes, fige elle aussi leur venue. On s’en souviendra, j’en escomptais beaucoup et me retrouve comblé. J’en ai pour mon blé, que je n’ai pas dépensé excepté pour le breuvage à bulles. J’en reprendrai une gorgée at home, estampillée Belle France cette fois. Pour l’heure Wizard rafle la mise, offensif et suffisamment diversifié pour ne jamais lasser. Son répertoire, à toute épreuve, met la gomme et persuade l’entièreté du parterre. Les cris fusent, les sonorités font de même et c’est rassénéré que je plie bagages, range l’appareil et me faufile dans les ruelles adjacentes à un quai Bélu bondé, marchant dans l’hésitation car la pimpante Margot, kiné de son état, n’y est, la veille, pas allée de main morte. Peu importe je chemine, déboule si je puis dire au gymnase de la Veillère et parcours le bitume allègrement, sonné par le concert de formations qu’il n’est pas concevable de laisser de côté.
Wizard
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…