Révélé chez nous aux « Trans » de Rennes, référence s’il en est, TVOD largue ici son premier album, alors qu’il tourne encore. C’est une belle surprise, on y dégote post-punk et synthés aux traceries démentes alors que du kraut ça et là se parsème. Uniform pour ouvrir distille sa fougue, son refrain répété. On est bien parti. Energie et mélodies cohabitent, des brouillons de guitare noisy déferlent. Pas mal du tout. Pool House, où les « keyboards » tissent pour étayer un jet franc, s’illustre. Empty Boy en fait autant, saccadé, sans défauts ni trop plein de courbettes. Il existe un savoir-faire, chez TVOD, qui en fait un espoir confirmé. Super Spy, de ses gimmicks accrocheurs greffés à du chant volubile, en reverse une lampée.
On poursuit avec plaisir, MUD riffe alors grungy. Il galvanise, ses guitares réjouissent. Wells Fargo suit, d’abord psyché. Il est lourd, presque doom, aérien également. Il apporte un plus, sa suite est rugueusement mélodique. Ses vagues mélodieuses font mouche. On tombe à ce moment sur Alcohol, je songe alors aux mythiques Pixies. Bossanova, façon TVOD. Redevable certes, mais de valeur. TVOD a pour lui les morceaux, le non figé, la pertinence…ou l’impertinence et ça se prend tout autant.
©Kristin Sollecito
Ainsi Take It all Away, poppy à guitares, mélancolique, orné avec goût et mesure, pose une autre banderille valable. Bend après lui, bluesy par fulgurances, rythmé, fervent, est bien loin de desservir les mecs de Brooklyn. Il breake, sa basse ondule de pair avec la batterie. C’est enfin Party Time, et là je re-pense à Black Francis et consorts mais aussi à Foil, qui avec vocaux alliés et rudesse stylée, s’en vient terminer un Party Time dont on ne cherchera pas même à discuter le récurrent impact.