J’ai son vinyle, acheté de main en main à l’AF, ce vendredi, à l’issue d’un superbe set. Il sonne merveille. Il contient son Mundo Runbo, broderie d’indé passionné, porteur de dix titres situés entre Cate Le Bon, Vivian Girls et Young Marble Giants, dixit son Bandcamp. Pas faux, Michèle Santoyo du Mexique venue amène avec elle son talent que retranscrit d’emblée le sobre Dientes de León, un peu à la Shannon Wright. Un rendu sensible, sans chair ou presque, lo-fi. Pas de réponse honore ensuite notre langue, on sait la Dame désormais nichée à Montreuil. Parure subtile, élans aiguisés, sons parfois froids, de par une basse cold, au service d’une création élevée. Chez nous, on citerait Helluvah en termes d’abords. Mundo Rumbo, éponyme donc, rudoie avec panache. Entre l’écorché et le vocalement sensitif, l’assise est trouvée. Se Vale Soltar réinstaure cette lo-fi de taille, ciselée avec l’adresse des grand(e)s. La batterie frappe alors plus fort, la cadence s’intensifie.
Atrápame, clippé ci-dessus, perpétue la qualité. Le minimalisme décisif de l’album, ses décors notables en font un incontournable du genre. Vengo Detrás met le violon en exergue, celui-ci apportant un plus réel. Belmont Witch est fiable, No Sé nous l’affirme par le biais d’un déroulé alerte qui twiste généreusement. L’opus flamboie, Irreal Real l’assagit sans l’écorner le moins du monde. On en note la beauté, ce chant derechef fin. Ses atours sont légers, inspirés. El Dolor, saccadé, ombrageux, griffure sans trop d’hostilité. Le violon là encore se fait entendre, magnifique. Chacun des titres joués est honorable, le terminal Chaos en Français et sur un texte au ressenti certain sème un tourbillon de marque. Excellent de A à Z, Mundo Rumbo sacre les vertus d’une artiste qui ici, en plus de signer une série réjouissante, s’entoure d’une bande elle aussi estimable.