Sorti en numérique, initialement, en décembre 2022, le Premier Sang de Frau Trofea, trio noise-pop messin, voit le jour en vinyle. Enregistré et masterisé par M. Marcaille, « couverturé » par Val l’Enclume, il délivre neuf titres qui flirtent avec la no-wave. Demontica le démontre, on est loin du formaté. J’entends du The Ex, dans les syncopes des mecs de l’Est. La batterie part au galop, les chants font dans le vindicatif tordu. Guitares et tout le toutim produisent un vacarme enthousiasmant. Ca lacère, Hermano au deuxième rang resserre l’étau d’une noise en loopings et saccades. Premier Sang gicle, bouillonne. Under arrest tranche dans le vif, le son est brut, live donc vrai. Chez Frau Trofea, on ne triche surtout pas. Cendres, moins à vif que le début d’incendie, calme le jeu. Sur son second volet, il délire soniquement.
Au mitan de Premier Sang Aliz, aux riffs crus, éructe sa lave. Les vocaux s’associent, la cadence d’un seul coup s’affole. War suit, plombé. Là aussi, les changements de sentier sont légion. Le renard, dont la répétition entre en tête pour y rester, s’ajoute sans lui non plus, faire dans la concession. Il groove, sauvagement. La ville suit, vrillé, perforant. Sans chant, mais concluant. Enfin Mon cœur froid, leste et hurlé, chanté « classiquement » aussi, se charge de border une série de parfaite tenue, qui ne se tient pourtant pas, insubordonnée, et permet au passage la découverte d’un sacré bon projet.
