Duo Suisse, Bandit Voyage joue une lo-fi aux relents jazzy occasionnels (Love nowhere (feat. Léon Phal, excellentissime), à l’éventail grand ouvert. A deux voix, la paire déjante dès Once a day. Rythme sec, motifs simples et qui vous emportent. Vagues de synthés, ooh on dirait les B 52’s nan?! Sons de basse rondelets, chants bavards. Y’a tout, là, pour qu’on s’y plie sans que ça fasse un pli. Je déplace (feat. Maël Godinat), doux et cuivré dans la feutrine, n’est pas moins bon. Qu’il file ou fasse dans le sentiment, Bandit Voyage est à son avantage. I heard your name, synthés guillerets dans les fouilles, déploie son coton chanté. Minimal, le projet crée ses contours propres. Ca l’illustre; Love nowhere, cité plus haut, est un hymne psych-pop totalement addictif. Il est clair, à l’écoute, que ces deux-là n’ont besoin de personne. Si ce n’est, bien sûr, leurs guests performants.
Ma fermeture éclair, dénudé, vaguement folk, affiche lui aussi et à son tour de réels atouts. Can you smell (short version), syncopé, jazze hasardeusement. Et avec brio. Ils ont de l’imagination, les deux comparses. A revendre. Un jour sur trois, céleste, électro-pop dirai-je, étend encore leur champ. Was ist das, éponyme, joue une sorte de post-punk entrainant et de son refrain, rafle les suffrages. Trop bon. Lolita fantôme suit, subtil, rétro et vraiment pas de trop. 60’s peut-être, attrayant définitivement. Ventre vide lui succède, alerte, lo-fi, aux sons envoûtants. On ne résiste pas. Mourir pourrir, également entrainant, déboule. Là encore, les sonorités virevoltent. Bandit Voyage, c’est zéro défaut et rien de faux dans ce qu’il met en place.
Photos Oliviaschenker
On touche à la fin, celle-ci offre de nouvelles pépites à commencer par Dyslexique. Rock, bluesy aussi mais dans l’éraillé, folk un peu, créatif à chaque seconde, il cartonne. Bandit Voyage sort sa fournée chez Cheptel Records, ça le conforte dans sa vérité. Quelques « choubi-dou-wap » plus loin, sa « musique de stéréo cassée », comme l’indique son Insta, a définitivement fait la différence. Hard to fly (feat. Ganesh Geymeier), bonus digital qu’on pourrait croire RNB, place une flèche fatale. Enfin Can you smell (full remix), exclusivement dispo sur le digital itou, impose un ultime trip de travers et captivant, à l’issue d’un disque tout bonnement passionnant.