Bruxellois, déjà plébisicté ICI, par moi-même, Phoenician Drive brasse allègrement. Rock et traditionnel s’y télescopent, le oud, la derbuka et le rek se frottent aux traits pop et kraut, entre autres, qui émanent de sa mixture. Glow, la nouvelle livraison des Belges, décline tout ça sur six titres dépaysants, trippants dans le son comme dans leur dynamique. Pull the tiger, tel un Altin Gün, déroute le premier. Oriental, chanté crooner, pétri de panache, il vire voyage. Je n’en attendais pas moins, j’ignorais la sortie et sa survenue n’en est que meilleure encore. Les instruments inédits, évidemment, tracent des lignes enivrantes. La basse, « danceable » à bloc, fait groover le tout. Superbe. Glow, éponyme, frétille comme un Talking Heads. Anormal, cuivré (enfin je crois) et funky, il libère la dopamine. Venu du plat pays, Phoenician Drive a pourtant du relief. Ses fulgurances, bienvenues, lui en refilent une plâtrée supplémentaire. On ne le définit pas, on l’écoute dans l’allégresse et terminé. T’manière Urban sailors, de riffs rock en plages psyché de recoins éloignés, ne nous laisse guère le choix. Racé, il repousse les frontières. Il vire bourru, et on n’a pas tout vu!
Fichtre, voilà du solide! Holy security, sur près de huit minutes, démarre céleste. Sans hâte, il s’anime. Au bout des courses, il hausse le rythme et opte pour de l’appuyé mélodique, poppy mais tout de même singulier, cinglant comme peaufiné, kraut comme je ne sais quoi encore parce que cette clique, comme dit plus haut, se refuse à toute classification. Son Glow sort chez EXAG’ Records, si après ça tu le fuis encore c’est que t’as vraiment pas tout capté. Le morceau breake, pour une fin délicate. Phoenician Drive, de A à Z, impose sa touche. Pull The Tiger (part II.), missionné pour boucler l’EP, claque un instru à la répétition légèrement surf qui elle aussi, récolte la bonne note. On l’accordera, sans hésitation aucune, à ce Glow qui fait fi des convenances et chemins rabâchés.