Pluri-actif, Guillaume Léglise s’affaire désormais sous son propre nom, en un projet influencé par la new wave et la pop 80’s. Auto Fictions, son premier album, recense dix titres mélodiques, où des guests féminins embellissent la tableau. A base de chanson, le registre ne s’y cantonne pas, prenant des airs variables sans perdre en pertinence. 80’s Born, aérien, aux chants « filtrés », flotte dans l’air. Léglise se dandyse, pour l’heure son propos reste léger. Il y a du Air dans le rendu, aux notes discrètes. Au second rang Prononce mon nom ft. Lisa Li-Lund -c’est pas rien, cette dame, de l’avoir avec soi- chante l’amour en duo coquin. Et de connivence. Là encore, des sons dans l’air font voleter la composition. C’est plaisant à entendre, orné avec goût et sobriété. Des envolées retenues, mais acidulées, enhardissent l’effort. Elle, ensuite, se saccade avec un peu plus d’emphase. Le gaillard de chez Vox Low s’en tient, cependant, à des élans plutôt tranquilles que des enrobages bien pensés agrémentent. C’est avec L.O.V, de basse ronde, qu’il s’agite sous le joug de guitares épicées. Réellement concluant, son disque prend sens. Ses voix à deux, d’un bel apport, le créditent.
A la moitié du chemin Les mots, rythmé, souffle une électro-pop de style. Le verbe, encore, est dédié au sentiment. Les dunes ft. Cléa Vincent, funky, un brin rudoyant, dégage du panache. On note à nouveau, ici, la valeur du décor et l’impact de la dualité vocale. Charmeur et charmant, Auto Fictions sonne vrai. Flashback, sur tempo haché, se fait narratif. Du coup, son climat retient. Ses mots aussi. Guillaume fait ses preuves, dans un registre qui s’il surprend, de prime abord, finira par persuader. Monde incandescent, aux synthés joueurs, va en ce sens. Je l’imaginais, la souhaitais plus frontale, cette galette. Mais je m’y fais, elle a de quoi séduire. A la lueur de l’eau, vivement et selon des tons cold sertis de petits sons bonnards qui ont le bon goût de picoter, je m’en entiche. C’est alors Les rives du lac, en moins de deux minutes et dans un louvoiement psyché à l’envol peinard, qui jette l’ultime poignée de sable. Le tout, bonifié par la présence récurrente de Clémence Lasme, partenaire scénique du sieur Léglise, amorçant son épopée solo avec une tenue certaine.