Poni Hoax à la GAM de Creil, la magie disco-rock…

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Qualitative dans l’accueil et la programmation, la fameuse « GAM » de Creil n’a pas dérogé à sa réputation en ce vendredi de mai puisque Poni Hoax, fort d’un State of war de valeur récemment sorti, avait le plaisir de s’y arrêter. Avec comme ouvreur MJS Project, issu à la fois de Senlis et de Nantes, assez séduisant quoiqu’encore perfectible, avec son alliage entre grattes vintage et élans funk-rock suaves ou bourrus mâtinés d’une electro entre rêverie et emportement. Le cocktail est assez relevé, souvent probant, mais peut-être pas encore assez épicé, assez nerveux et déjanté, pour s’imposer sur la durée.


MJS Project

Il n’empêche, le talent est présent, la qualité indéniable et à de nombreuses reprises, on opine du chef sous l’effet des morceaux entrainants, originaux, aussi, de MJS Project En attendant de revoir un groupe qui a déjà, depuis une prestations pas si éloignée que ça à l’Ouvre-Boite de Beauvais, fait un pas en avant du point de vue de sa cohérence d’ensemble. Et a donc ouvert de manière globalement probante pour le Poni Hoax de Nicolas Ker, amené à jouer devant une assistance cette fois étonnamment clairsemée.

Poni Hoax


Ce qui n’a guère entravé les gars de Barbes, nouveaux chouchous du label Pan European Recording, de faire planer sur la GAM du boulevard Salvador Alende un forme de magie disco-rock à la distinction certaine, sous l’impulsion d’un leader faussement hautain, aussi sobre que classieux. Jouant son excellent State of war, donc, étayé par de nombreux morceaux forts (There’s nothing left for you here, l’introductif Cities of the red dust, aussi élégant que génialement froid, Leaving home again et j’en passe), avec au passage les immanquables She’s on the radio, groovy et furieux, Budapest et ses synthés entièrement obsédants ou encore The paper bride et l’inénarrable Antibodies, Poni Hoax est parvenu à imposer son mélange, imparable, entre effluves disco dansantes, impulsées par des claviers tout terrains, rock de caractère et scories new-wave un tantinet cold en certains endroits.

Ajoutons-y Pretty tall girls, trépidant, une exécution parfaite, ce qu’il faut de rage alliée à l’éternelle classe d’un Ker à la retenue presque magnétique, et on obtient au but du compte un concert de haute volée. Ce qui n’étonne guère quand on prend en compte le « passif » de la GAM à ce niveau, mais fait un bien énorme à la tête  et aux jambes et crédite dans le même mouvement la salle isarienne et son invité du soir.