Neutrinos
A l’issue de cette bonne surprise, The Soft Moon va instaurer un gig sans temps morts, kraut ou indus (de par le répétition de ses motifs sonores), froid, bien sur, et convaincant par la puissance dégagée et l’arsenal sonique déployé. Un must du genre, qui doit autant à Suicide et sa folie à peine bridée qu’à Bauhaus et Joy Division par ses élans cold-wave prenants. Ceci dans une pénombre seyante, en parcourant deux opus qui portent sa trace et se voient, dans les conditions du live, dotés d’une force nouvelle. Le seul « bémol à attribuer à The Soft Moon » tenant en un léger manque de diversité que la qualité de ses compositions et le style personnel qui s’en dégage font vite oublier. De même que l’opposition visible entre le leader, en mouvement perpétuel, possédé, et un bassiste qui assène ses lignes, lourdes et groovy, de façon impassible et implacable, pendant que le batteur assure de son côté une unité sans failles avec celui-ci.
Marquant donc, exigeant tout autant, The Soft Moon et son géniteur hors-normes laissent une empreinte significative sur les planches de la « Lune », par le truchement d’un concert rageur à la croisée d’influences entièrement assumées.
Photos William Dumont.