Rodolphe Burger au Temps du Jazz, la grande classe!

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Superbe affiche inaugurant le festival de Jazz d’Amiens, la venue de l’ex-Kat Onoma Rodolphe Burger a introduit celui-ci de la plus belle des manières, dans la simplicité, un talent intact et un panel musical aux styles divers, fortement attrayant et joué avec une ardeur et une passion indéfectibles.

Armé de sa ou plutôt ses guitares, et d’un sampler superbement utilisé, l’ancien leader du groupe rock strabourgeois a oscillé entre blues fins, émotionnels, clins d’oeil à Kat Onoma (un merveilleux La chambre) et blues-rock bourrus lors desquels il s’est embarqué dans des dérapages guitaristiques proprement hallucinants, prenant les mêmes poses rock que du temps où il officiait avec sa « clique » alsacienne lettrée.
Des touches electro discrètes, alliées à ses rocks à la guitare puissante et volubile (Billy the kid, autre merveille endiablée aux vois entregistrées  s’adjoignant à la sienne) donnent du groove à des titres déjà hautement qualitatifs et passé le temps de concert assis, notre homme s’est levé pour donner de l’épaisseur à son jeu, plus puissant, plus expérimental aussi et ce sans jamais s’égarer.

Un Cheval mouvement lui aussi magique, à ranger dans ce rayon « aventureux » mais parfaitement abouti et mêlant Anglais et Français dans le chant, a entre autres enchanté le public, le sieur Burger usant d’un ton subtil ou plus « sévère » dès lors que son jeu se fait plus tranchant. Ses aptitudes, encore entières, et ses attitudes foncièrement rock, de même que son sens de l’échange, associées à une ironie bienvenue sur un titre soi-disant « repris » par Dylan, ont donc fait de ce show d’ouverture le premier temps fort de l’évènement, et comblé les personnes présentes, béâtes de bonheur et d’admiration face à l’éventail musical large présenté.

Tout juste manquait-il à ce concert la reprise d’un The gun, hymne signé Kat Onoma. Mais c’est faire la fine bouche et Rodolphe Burger, magistral, n’a visiblement rien perdu. Bien au contraire, il semble même, à l’image de l’alcool « de caractère » lui servant ce soir là d’apéritif, se bonifier avec le temps et peut, à la fin de ce grand moment, quitter la salle de façon chaleureuse et reconnaissante, sous les vivas d’une foule qui le rappellera pour un dernier morceau imparable, hommage à une amie habitant Tokyo.

Photos William Dumont.