The Lanskies – Bank holiday

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Quintet issu à la fois de Saint Lô, Caen, Liverpool et Berlin, The Lanskies officient dans une veine mêlant brit-pop de choix et post-punk tout aussi attractif, et déboulent sans crier gare pour signer un album de feu, énergique et exaltant, fort d’une brassé de tubes hautement recommandés. On pense à des formations comme Kayser Chiefs ou Bloc Party, mais les Lanskies assimilent et dépassent leurs influences, d’une part et surpassant les premiers en qualité (pas bien difficile vu le piètre dernier album des Anglais), et d’autre part en réinvestissant brillamment les bribes post des seconds. Il résulte de cette démarche un opus solide, aux influences perceptibles certes, mais assez consistant et convaincant pour qu’on s’y laisse prendre, et en tout cas sur la bonne voie quant à l’élaboration d’un univers entièrement personnel.

Ca débute par quatre ou cinq morceaux imparables, entre Bank holiday et Dirty Harry, à la voix…galloise séduisante, sur fond de pop british mâtinée de post, habile mélange (Eastern wall), des guitares fines ou nettement plus cinglantes contribuant à la bonne tenue de l’ensemble, duquel se dégage également, en certaines occasions, des effluves new-wave bienvenues, ou encore gentiment cold par le bais de la basse d’Attila (Eastern wall). Les choeurs, marquants, apportant l’un des petits plus qui, mis bout à bout, font la différence en faveur de la formation concernée.
Lorsqu’ils calment le jeu, ce qui est le cas sur Soldiers, les Lanskies restent attrayants, même s’ils perdent en intensité et affichent une linéarité, concernant ce titre, qui le rend presque dispensable.

Qu’à cela ne tienne, les voilà qui relancent la machine avec maestria sur Odile, bien équilibré entre « brittanisme » émanant d’une scène récente et élans plus post, avant de de faire dans une finesse trompeuse sur Jesus, aux guitares une fois de plus enthousiasmantes. La qualité est omniprésente et ne baissera pas d’un iota par la suite, la fin d’album s’avérant impeccable malgré un hommage final « liverpuldien » à Hendrix un peu prévisible. Celui-ci trouvant cependant en Happy campers, Golddiger et Tiger girl le meilleur des palliatifs. Avec à la clé un album de haute volée, vigoureux, précis et débridé, qui fait de son auteur un groupe à suivre à la trace, dont on espère en outre qu’il creusera plus en avant encore, dans un avenir proche, son alliage, déjà bien ficelé, entre prétentions pop très anglaises et soubresauts post-punk. Sans négliger, bien sur, les pointes cold et new-wave disséminées ça et là.